La Banque Nationale du Canada pourrait perdre de gros clients, dont le Groupe Jean Coutu, deuxième chaîne de pharmacies au Canada, après leur avoir conseillé d'acheter du papier commercial avant que le marché s'effondre en août dernier.

La Banque Nationale du Canada pourrait perdre de gros clients, dont le Groupe Jean Coutu, deuxième chaîne de pharmacies au Canada, après leur avoir conseillé d'acheter du papier commercial avant que le marché s'effondre en août dernier.

Jean Coutu, Transat A.T. et Tecsys Inc. sont au nombre des entreprises susceptibles de subir des pertes sur les titres de dette de court terme recommandés par la Banque Nationale, dont le siège est à Montréal.

Jean Coutu, un client de la banque depuis 45 ans, a indiqué que la banque avait conseillé à la compagnie d'acheter pour 35,7 millions$CAN en papier commercial trois jours avant que le marché gèle.

«Si nous subissons une décote sur ces transactions, nous devrons nous demander si nous souhaitons faire encore affaire avec la Banque Nationale», a indiqué André Belzile, le directeur financier de Jean Coutu.

«Nous voulons ravoir notre argent et nous évaluons toutes nos options», a-t-il ajouté.

La Banque Nationale, qui a engagé de plus grosses sommes sur le marché du papier commercial que tout autre prêteur canadien, pourrait être contrainte d'effectuer une dévaluation de plusieurs centaines de millions de dollars lorsqu'elle dévoilera ses résultats du quatrième trimestre le 29 novembre prochain, soutiennent des analystes.

En outre, ses clients du milieu des entreprises réclament que la banque rachète le papier commercial qui a mal tourné comme elle l'a fait pour les consommateurs et les propriétaires d'entreprises qui avaient investi moins de 2 millions CAN.

«En raison de son exposition au papier commercial, la Banque Nationale devra, je crois, effectuer une dépréciation au cours des prochains mois», soutient Chyanne Fickes, qui participe à la gestion d'environ 820 millionsCAN chez Stone Asset Management, à Toronto.

Le titre de la Banque Nationale a chuté de 11% depuis le 10 août dernier comparativement à un gain de 2% des neuf membres du sous-indice bancaire de Standard & Poor's/TSX.

Le marché du papier commercial vendu par des firmes non bancaires s'est effondré à la mi-août après que les investisseurs eurent manifesté des craintes quant à un possible lien avec les hypothèques à risque aux États-Unis.

La Banque Nationale, la sixième en importance au pays, n'a pas l'intention de racheter le papier commercial de ses entreprises clientes, a fait savoir Brian Davis, vice-président de National Bank Financial, la division de banque d'affaires de la BN.

Il a ajouté que les entreprises clientes prenaient leurs propres décisions quant à leurs achats de titres. «Nous n'avons servi que d'instrument pour les leur procurer, a-t-il ajouté lors d'une entrevue Vendredi. Nous n'avons pas le sentiment qu'il y va de notre responsabilité.»