Les autorités réglementaires américaines ne se sont jamais penchées sur les activités de Bernard Madoff en matière de conseils de placements, une présumée combine à la Ponzi qui a coûté 50 milliards US à différents investisseurs, après qu'il se fut soumis à un examen par la Securities Exchange Commission (SEC) il y a deux ans, ont indiqué des personnes au courant du dossier.

Les autorités réglementaires américaines ne se sont jamais penchées sur les activités de Bernard Madoff en matière de conseils de placements, une présumée combine à la Ponzi qui a coûté 50 milliards US à différents investisseurs, après qu'il se fut soumis à un examen par la Securities Exchange Commission (SEC) il y a deux ans, ont indiqué des personnes au courant du dossier.

Ainsi, la SEC n'a jamais examiné les livres de M. Madoff depuis qu'il s'est inscrit auprès de la Commission en septembre 2006, ont précisé les deux personnes qui ont requis l'anonymat. La SEC tente de soumettre les conseillers en placements à une inspection au moins une fois tous les cinq ans et d'examiner à fond les firmes nouvellement inscrites au cours de leur première année d'activité, ont précisé des avocats et d'anciens responsables de la SEC.

M. Madoff, 70 ans, qui a conseillé la SEC sur la manière de réglementer les marchés et qui a fait des dons régulièrement à des politiciens, a été arrêté jeudi dernier et il a été accusé d'avoir dirigé une combine pyramidale parallèlement aux activités de sa firme new-yorkaise qui fournissait des conseils à de riches clients, à des fonds spéculatifs et à des institutions. Sa capacité d'agir sans être détecté est susceptible d'alimenter le débat sur l'efficacité de la SEC et sur ses ressources pour contrôler les gestionnaires de portefeuilles.

«Étant donné l'amplitude de la fraude telle que rapportée par la SEC, c'est quelque chose qu'on aurait espéré découvert lors d'une inspection», lance Mercer Bullard, professeur de droit à l'Université du Mississippi et ancien avocat de la SEC. «C'est difficile d'imaginer une fraude de cette importance, ajoute-t-il, qui ne soit pas accompagnée de problèmes significatifs et étendus pour faire respecter la loi.»

M. Madoff doit paraître devant un tribunal fédéral américain à Manhattan ce vendredi pour une audience dans une affaire de la SEC, selon son avocat, Ira «Ike» Sorkin, du cabinet Dickstein Shapiro, à New York.

Des inspecteurs de la SEC avaient examiné les livres de la firme de courtage de M. Madoff en 2005 et ils ont relevé trois infractions aux règles dites de la meilleure exécution, selon lesquelles les transactions d'un client doivent être faites aux prix les plus avantageux, a indiqué John Nester, un porte-parole de la SEC. Celui-ci a ajouté que la SEC avait mené une enquête sur la firme l'an dernier sans que cela donne lieu à une réclamation.

En 1992, M. Madoff avait fait l'objet d'un examen minutieux de la part de la SEC, laquelle avait intenté une poursuite contre deux comptables de la Floride accusés d'avoir recueilli 441 millions US en vendant des valeurs non inscrites pendant trois décennies.

À l'époque, M. Madoff avait déclaré au Wall Street Journal qu'il avait géré les fonds en ignorant qu'ils avaient été recueillis illégalement. La SEC en était venue à la conclusion que les livres tenaient compte de tout l'argent des investisseurs et elle n'avait pas accusé M. Madoff d'acte préjudiciable.