Les dirigeants de CGI (T.GIB.A) en ont marre de voir le titre de l'entreprise être «sous-évalué» en Bourse, une frustration partagée par plusieurs actionnaires.

Les dirigeants de CGI [[|ticker sym='T.GIB.A'|]] en ont marre de voir le titre de l'entreprise être «sous-évalué» en Bourse, une frustration partagée par plusieurs actionnaires.

Pour redonner du tonus à son cours boursier, la firme montréalaise de services informatiques rachètera jusqu'à 10% de ses actions en circulation cette année, a annoncé mardi le grand patron, Michael Roach.

CGI a déjà retiré du marché le quart de ses actions depuis deux ans.

«Si on regarde notre performance réelle, soit les revenus, les marges et les liquidités qu'on génère, eh bien! cette performance est supérieure à celle de nos pairs de l'industrie, mais notre évaluation (en Bourse) est égale à la leur», a déploré M. Roach pendant un entretien à La Presse Affaires, mardi, en marge de l'assemblée des actionnaires.

«Je crois que nos actions devraient valoir beaucoup plus que ce qu'elles valent présentement», a-t-il ajouté, sans préciser de fourchette de prix.

Un peu plus tôt, pendant l'assemblée, certains investisseurs ont fait part de leur mécontentement face à la valeur du titre de CGI.

Patience, ont en somme répondu les dirigeants. Michael Roach et le fondateur Serge Godin misent gros sur le programme de rachat d'actions - et sur les bons résultats financiers du groupe - pour revigorer le cours de l'action.

Le titre de CGI a perdu 14 cents (1,3%) mardi à la Bourse de Toronto, pour clôturer à 10,16$.

Selon l'analyste Eric Bernofsky, de Valeurs mobilières Desjardins, il devrait valoir 14$ dans un an. (L'action a gagné 7% au cours des 12 derniers mois.)

Confiance

CGI a dévoilé mardi des résultats en forte hausse pour le premier trimestre de 2008.

Les revenus ont grimpé de 6%, à 914,7 M$, et le bénéfice net, de 66%, à 72,6 M$ (22 cents par action).

Ce bond marqué des profits s'explique en partie par les frais de réorganisation qu'avait dû payer CGI au premier trimestre de l'an dernier.

L'analyste Jason Kupferberg, de la firme UBS, a qualifié de «décents» ces résultats. Mais il estime que les trois trimestres à venir «pourraient être plus difficiles».

Pour l'heure, le grand patron de CGI ne s'inquiète pas du ralentissement de l'économie américaine, où le groupe réalise environ le tiers de ses affaires. Au contraire.

«Quand les temps deviennent plus difficiles et que nos clients doivent affronter une récession, ils se concentrent plus sur le résultat net: comment vais-je réduire les coûts? Comment vais-je améliorer l'efficacité et la productivité? Dès lors, ils se mettent à vouloir faire plus de sous-traitance», a déclaré Michael Roach pendant un point de presse.

CGI tire environ 60% de ses revenus des contrats d'impartition qu'il effectue pour ses clients, notamment des banques et des gouvernements.

Le modèle d'affaire de CGI est «contre cyclique», ce qui l'avantage dans le contexte actuel, a ajouté M. Roach.

«On voit plus d'intérêt pour la sous-traitance quand l'économie est au ralenti.»

La détérioration de l'économie pourrait aussi permettre à CGI d'acquérir diverses firmes de services informatiques à bon prix, a dit le président et chef de la direction.

Le groupe cherche à doubler ses revenus «d'ici trois à cinq ans» grâce à des acquisitions et à sa croissance interne.

CGI a plusieurs cibles dans sa mire, mais n'est pas rendu au point de faire une offre d'achat formelle, a précisé Michael Roach.

Nouveaux contrats

Les nouveaux contrats signés pendant le premier trimestre ont totalisé 1,15 milliard, 50% de plus qu'à la même période l'an dernier.

La valeur du carnet de commandes de CGI dépasse maintenant les 12 milliards $.

Le groupe a par ailleurs réussi à réduire sa dette à long terme de 37,5 M$. La dette nette a été ramenée à 328,6 M$.

CGI emploie plus de 26 000 personnes dans le monde, et compte embaucher jusqu'à 5000 travailleurs dans son tout nouveau centre de Bangalore, en Inde.