Les pourparlers dans les hautes sphères de l'administration américaine au sujet du plan de sauvetage des trois grands de l'automobile n'ont pas encore eu d'effet tangible dans les salles d'exposition des concessionnaires automobiles québécois.

Les pourparlers dans les hautes sphères de l'administration américaine au sujet du plan de sauvetage des trois grands de l'automobile n'ont pas encore eu d'effet tangible dans les salles d'exposition des concessionnaires automobiles québécois.

Bien d'autres facteurs ont un impact plus important à l'heure actuelle, comme l'accès au crédit, les élections, et même les tempêtes de neige.

«Être pris dans les bouchons de circulation pendant des heures, ça aussi, ça joue sur le yoyo», a lancé le directeur des ventes de Longue Pointe Chrysler Dodge et Jeep, Marc Lavigne.

Et encore, la situation est loin d'être catastrophique, a insisté M. Lavigne.

«Nous avons 115 employés, nous n'avons fait aucune mise à pied jusqu'ici cette année», a-t-il affirmé.

Le président-directeur général de la Corporation des concessionnaires automobiles du Québec, Jacques Béchard, a noté que jusqu'ici, les ventes de ses membres sont aussi bonnes qu'en 2007. Les concessionnaires avaient alors vendu 413 000 véhicules neufs au Québec.

«En octobre 2008, nous étions en avance de 7%, et nous devrions terminer 2008 avec d'aussi bons chiffres que l'an dernier», a prédit M. Béchard.

M. Lavigne a indiqué qu'il y avait eu un ralentissement des ventes en juillet, août et septembre, après la décision de Chrysler de se retirer du marché de la location. Les clients se sont toutefois ajustés et se sont tournés du côté de l'achat, surtout avec les généreux rabais consentis par le manufacturier.

«J'ai vendu plus de véhicules en novembre que pendant le même mois l'année dernière», a-t-il lancé.

Par contre, décembre se révèle plus tranquille.

«La neige, les élections, ce qui s'est passé à Ottawa, ce qui s'est passé sur les Bourses, c'est sûr que ça nous a affectés.»

Plus de neuf que d'usagé

Maxime Roberge, le directeur des ventes de Fortier Auto à Montréal, a indiqué que les ventes de véhicules neufs avaient augmenté chez lui cette année, aux dépens des ventes de véhicules usagés.

«Les constructeurs sont agressifs avec les taux d'intérêt, les rabais, tellement que les paiements mensuels sont pratiquement moins élevés que pour les véhicules usagés», a-t-il lancé.

Jean-Claude Gravel, le président du Groupe Gravel, qui regroupe des concessionnaires Chevrolet, GMC, Pontiac et Buick, a constaté de son côté une certaine baisse des ventes par rapport à l'année dernière, mais il s'est quand même montré optimiste. Même si des automobilistes décident de retarder un peu le remplacement de leur véhicule, ils devront quand même finir par passer à l'action.

«Si vous voulez changer vos armoires de cuisine, vous pouvez attendre cinq ans, mais votre auto s'use tous les jours. Vous n'aurez pas le choix, vous devrez la changer.»

Il ne s'est pas non plus trop inquiété au sujet des tractations politiques à Washington.

«La stratégie du Sénat vise à aller chercher des concessions auprès des syndicats», a-t-il déclaré.

Selon lui, le gouvernement américain ne peut pas laisser les trois grands de l'automobile faire faillite.

«Ce serait un non-sens, a-t-il soutenu. Ça aurait des répercussions terribles dans l'industrie.»

Il a fait observer qu'à elle seule, la faillite de GM éliminerait le fonds de retraite de centaines de milliers de travailleurs et ferait perdre des sommes astronomiques aux fournisseurs.

M. Lavigne est également confiant.

«Ils vont régler, ils n'ont pas le choix», a-t-il affirmé.

Avec Michel Munger