La Commission de la concurrence britannique a estimé mercredi que l'opérateur aéroportuaire BAA bénéficiait d'une position anticoncurrentielle.

La Commission de la concurrence britannique a estimé mercredi que l'opérateur aéroportuaire BAA bénéficiait d'une position anticoncurrentielle.

L'autorité britannique a préconisé la cession de trois de ses sept aéroports au Royaume-Uni, deux à Londres et un en Écosse.

BAA est la propriété d'un consortium mené par le groupe espagnol Ferrovial. La Caisse de dépôt et placement du Québec détient une participation de 23,15% au sein de BAA.

La Commission de la concurrence a conclu que «des problèmes de concurrence sérieux émanent du fait que sept aéroports britanniques appartiennent à BAA», a expliqué un de ses responsables, Christopher Clarke, cité dans un communiqué.

Ce manque de concurrence s'est traduit par «des investissements qui ne correspondent pas aux besoins, et des niveaux et une qualité de services faibles, tant pour les compagnies aériennes que pour les passagers», a-t-il ajouté.

Pour y remédier, le «gendarme» a donc préconisé la cession de trois aéroports: deux des trois (Heathrow, Gatwick et Stansted) que BAA détient dans l'agglomération londonienne et l'un de ses deux principaux aéroports écossais, Edimbourg ou Glasgow.

La Commission, qui avait été saisie du dossier en mars 2007, a émis ces recommandations préliminaires dans le cadre d'un rapport d'étape.

Elle va maintenant entamer une phase de consultation avec les parties concernées sur les solutions qu'elle a préconisées, et publiera son rapport final, comprenant ses recommandations définitives, au premier trimestre 2009.

BAA a répondu dans un communiqué qu'il jugeait l'analyse de la commission «faussée», et les mesures qu'elle préconise «disproportionnées et contre-productives».

Le groupe a notamment plaidé que l'action du régulateur risquait de retarder la construction de nouvelles pistes, qui serait selon lui l'un des meilleurs moyens d'améliorer la qualité des services aéroportuaires.

«Alors que le gouvernement est sur le point de prendre des décisions qui pourraient conduire à la construction des premières nouvelles pistes dans le sud-est depuis la Deuxième Guerre mondiale, la Commission risque d'engendrer incertitude, retards et confusion au plus mauvais moment», a déclaré Colin Matthews, le directeur général de BAA.