Les Canadiens ont profité de la vigueur du huard pour faire le plein de dollars américains. Résultat: plusieurs bureaux de change ont manqué de billets verts.

Les Canadiens ont profité de la vigueur du huard pour faire le plein de dollars américains. Résultat: plusieurs bureaux de change ont manqué de billets verts.

«À certains moments, tout le monde voulait acheter des devises américaines, a commenté Khabija Homail, de la firme Y&W Devises étrangères. Nous avons eu de la difficulté à fournir parce qu'il n'y avait pas assez de touristes américains pour compenser cette demande en nous vendant leurs dollars.»

Lino Cardillo, de la firme Services financiers Globex, a indiqué qu'il lui était arrivé d'être totalement à court de billets verts. Il a toutefois souligné que cela n'arrivait pas uniquement aux bureaux de change, mais aussi aux grandes institutions financières.

«J'ai eu un client qui est entré très frustré parce que sa banque n'avait pas d'argent américain, a-t-il raconté. Nous avons été chanceux parce que nous en avions à ce moment-là. J'espère que c'est un client que nous allons garder.»

Raymond Chouinard, directeur des communications à la Banque Royale, a soutenu que son institution avait réussi à maintenir l'offre «sans rupture de stock».

Il a déclaré que la demande avait été particulièrement intense: elle a pratiquement quadruplé au cours des derniers mois.

Magasinage aux États-Unis

Danielle Malka, directrice du Centre de la monnaie de la Banque de Montréal pour le Québec, a indiqué qu'en 2006, son institution avait acheté 1,5 M$ US pour les opérations de change au Québec et dans la région d'Ottawa. Cette somme était nécessaire pour combler la différence entre la demande et l'offre de billets verts.

En 2007, la Banque de Montréal a acheté 9,9 millions de dollars US. Et depuis le début de l'exercice financier 2008, soit depuis le début novembre, elle a acheté 6,2 millions de dollars US.

«Ces chiffres sont élevés parce qu'il n'y a pas assez de dollars américains qui nous reviennent», a-t-elle déclaré.

Elle a expliqué que les gens qui vont passer l'hiver dans le Sud ont commencé à faire des provisions de billets verts. Il y a aussi un certain nombre de spéculateurs. Mais, surtout, il y a des consommateurs.

«Nous avons eu de longues fins de semaine, il y a beaucoup de gens qui ont passé la frontière pour aller magasiner», a-t-elle déclaré.

Elle a affirmé que les succursales québécoises de la Banque de Montréal n'avaient pas manqué de dollars américains.

«Je suis capable de commander tous les jours des dollars américains à la Banque des Amériques, a-t-elle expliqué. Par contre, j'en ai manqué à Halifax, où je m'occupe aussi des opérations de change. Là, je ne pouvais faire des commandes que deux fois par semaine.»