Les difficultés financières d'AIG n'inquiètent pas Bombardier (T.BBD.B), même si une des filiales de l'assureur, ILFC, s'était montrée intéressée à la CSeries.

Les difficultés financières d'AIG n'inquiètent pas Bombardier [[|ticker sym='T.BBD.B'|]], même si une des filiales de l'assureur, ILFC, s'était montrée intéressée à la CSeries.

«ILFC (International Lease Finance Corporation) est profitable, elle n'est pas dans le trouble, a affirmé le chef de la direction financière de Bombardier, Pierre Alary, au cours d'une conférence organisée par les Marchés mondiaux CIBC hier. Il y a des discussions au sujet d'une éventuelle vente d'ILFC, mais nous n'anticipons pas de problèmes à ce propos.»

En février dernier, Bombardier avait fait savoir que trois entreprises avaient manifesté leur intérêt au sujet d'une nouvelle famille d'appareils de 110 à 130 places, soit Lufthansa, Qatar Airways et ILFC.

Cette dernière société acquiert des avions pour ensuite les proposer en location aux sociétés aériennes. Toutefois, seule Lufthansa a signé une lettre d'intention pour acquérir la CSeries jusqu'ici.

La société mère d'ILFC, AIG, s'est retrouvée au centre de l'ouragan financier qui a frappé Wall Street la semaine dernière. Des analystes ont spéculé qu'AIG pourrait vendre ILFC pour renflouer ses coffres.

Selon eux, la valeur d'ILFC pourrait se situer entre sept et 14 G$ US. Lundi, ILFC a utilisé au maximum ses lignes de crédit pour emprunter 6,5 G$ US afin d'assurer sa solvabilité au cours des six prochains mois.

En entrevue téléphonique avec La Presse Affaires, le porte-parole de Bombardier Aéronautique, Marc Duchesne, a soutenu que c'était souvent dans les périodes économiques difficiles qu'ILFC pouvait tirer son épingle du jeu.

«C'est dans les marchés baissiers que les lignes aériennes préfèrent louer des appareils plutôt que les acheter», a-t-il déclaré.

Au cours de la conférence organisée par les Marchés mondiaux CIBC, M. Alary a affirmé qu'en général, les discussions concernant la vente d'appareils de la CSeries se poursuivaient vigoureusement.

«Il y a un besoin évident pour cet appareil, qui remplacera des avions comme le DC9, le MD80 ou le Fokker 100», a-t-il affirmé.

Des participants à la conférence ont également interrogé M. Alary au sujet des conséquences du ralentissement économique sur les commandes d'avions d'affaires, et notamment au sujet d'éventuelles annulations.

Le chef de la direction financière a répliqué qu'au cours de la pire crise traversée par l'aviation d'affaires, soit après l'éclatement de la bulle technologique et les événements du 11 septembre, Bombardier avait enregistré une annulation de 15 à 16% des commandes.

«Cette fois-ci, on ne s'attend pas à un tel niveau», a-t-il déclaré.

Il a rappelé qu'avec l'émergence de nouveaux marchés, Bombardier dépendait de moins en moins du seul marché américain.

«En outre, le carnet de commandes couvre de deux à trois ans de production: on peut donc absorber des annulations», a-t-il ajouté.

Comme pour illustrer ces faits, une nouvelle entreprise européenne, Jet Republic, a fait savoir hier qu'elle avait passé une énorme commande ferme pour 25 Learjet 60XR de Bombardier, assortie d'options pour 85 appareils additionnels.

La valeur totale du contrat pourrait atteindre 1,5 G$ US si toutes les options devaient être exercées, ce qui en ferait la plus grosse commande d'avions d'affaires en Europe.

Bombardier avait annoncé cette commande en juin dernier, sans révéler l'identité du client.

Jet Republic offrira ses appareils en multipropriété et proposera également des services de nolisement.

L'action de catégorie B de Bombardier a tout de même chuté de 4,9% hier à la Bourse de Toronto pour atteindre 6,08$.