Seule, Osprey Media (T.OSP.UN) était un peu arrivée au bout du rouleau.

Seule, Osprey Media [[|ticker sym='T.OSP.UN'|]] était un peu arrivée au bout du rouleau.

Au sein d'un grand groupe de presse comme Quebecor Média, elle offre de nouvelles possibilités. Portrait d'un des plus grands éditeurs de quotidiens et d'hebdomadaires du pays... pourtant largement inconnu au Québec.

L'entreprise pour laquelle se battent aujourd'hui Quebecor Média et Black Press a un territoire: l'Ontario. Concentrée au centre et au sud de la province, elle représente 14% de tout le tirage de presse ontarien (et 6% de celui du pays).

Une vingtaine de journaux publiés chaque jour, 34 autres non quotidiens ainsi qu'une quarantaine de magazines: Osprey affirme trouver sa force dans «ses relations et son engagement envers les communautés locales».

Sauf qu'un coup d'oeil à la cote boursière en dents de scie du fonds de revenu Osprey suffit pour comprendre que son histoire n'a pas toujours été facile.

L'action d'Osprey, qui se négociait dans les 10$ en 2004, avait perdu près de la moitié de sa valeur à la fin 2006. L'entreprise partage son territoire avec Torstar, qui lui fait la vie dure.

Et elle fait ses affaires dans un secteur les journaux qui subit la concurrence de la télévision, de la radio et de l'internet. Osprey a terminé l'année 2006 avec des pertes nettes de 113 millions de dollars.

L'entreprise a peu d'argent en banque et a «les mains liées d'un point de vue financier», a expliqué un analyste.

Lorsque Osprey a annoncé en mars dernier qu'elle entamait une révision stratégique de ses activités, les analystes ont donc bien accueilli la nouvelle.

«Le fonds de revenu décevant pourrait finalement avoir sorti le drapeau blanc», écrivait alors Adam Shine, analyste à la Financière Banque Nationale, dans une note aux investisseurs.

«Les détenteurs d'unités qui souffrent depuis longtemps devraient être ravis et reconnaissants», continuait-il, prédisant une vente de l'entreprise.

C'est que pour les acheteurs, Osprey présente un autre intérêt que les données purement financières: son bassin de lecteurs. Le tirage des quotidiens d'Osprey s'élève à 332 000 exemplaires par jour, les autres journaux s'écoulent à 381 000 exemplaires par semaine.

Les acheteurs potentiels comptent sur les «ventes croisées» pour rentabiliser leur achat: faire entrer les annonceurs publicitaires qu'ils comptent déjà comme clients dans les pages des publications d'Osprey... et les faire payer pour.

Dans le cas de Quebecor Média, un autre enjeu entre dans la balance. L'acquisition d'Osprey lui permettrait de devancer CanWest comme plus importants éditeurs de quotidiens au Canada, tant par le nombre de titres que le nombre d'exemplaires vendus.

Un argument qui se présente drôlement bien lorsqu'il s'agit de séduire un annonceur national et le convaincre de placer sa pub chez soi.

Osprey a vu le jour le 31 juillet 2001 avec l'acquisition de 27 journaux ontariens du groupe Hollinger. En mars 2007, l'entreprise était détenue à 27,4% par le Régime de retraite des enseignantes et des enseignants de l'Ontario (OTPP), à 26,4% par Scotia Merchant et à 4,6% par la direction. Michael Sifton en est le président et le chef de la direction.