La grande banque commerciale américaine JPMorgan Chase (JPM) s'est engagée dimanche à acquérir, pour 236 M$ la banque d'affaires Bear Stearns (BSC), menacée de faillite, et qu'elle avait renflouée en catastrophe vendredi.

La grande banque commerciale américaine JPMorgan Chase [[|ticker sym='JPM'|]] s'est engagée dimanche à acquérir, pour 236 M$ la banque d'affaires Bear Stearns [[|ticker sym='BSC'|]], menacée de faillite, et qu'elle avait renflouée en catastrophe vendredi.

Le prix de la transaction équivaut à 2$ par action.

Cette opération, conclue à marche forcée ce week-end, sous l'impulsion de l'administration Bush et de la Réserve fédérale, avait pour ambition d'éviter qu'une crise de confiance majeure ne se propage au système financier international avant l'ouverture des marchés asiatiques.

Les conseils d'administrations des deux entreprises ont approuvé à l'unanimité la transaction, par échange d'actions, qui valorise chaque titre Bear Stearns à deux dollars, a précisé la direction de JPMorgan Chase.

L'action Bear Stearns, une banque fondée il y a 85 ans, a fini la semaine à 30$. Il y a un an, elle avait atteint 170$, rappelle le Wall Street Journal.

L'opération valorise Bear Stearns à seulement 236 M$, alors que sa valeur boursière s'élevait encore à 3,54 milliards de dollars, vendredi.

Le montant de la transaction est d'autant plus dérisoire, qu'il tient compte du prix du siège de l'établissement new-yorkais, un immeuble de la prestigieuse Madison Avenue, évalué à 1,2 milliard, soulignait plus tôt le Wall Street Journal.

Par ailleurs, JPMorgan a indiqué, qu'à effet immédiat, elle «garantissait les obligations commerciales de Bear Stearns et de ses filiales et que sa direction assurait la supervision de ses opérations».

L'opération doit être close «d'ici à la fin du deuxième trimestre 2008» et augmentera «à terme» le bénéfice par action de JPMorgan, a précisé l'établissement financier.

Elle a été d'ores et déjà été approuvée par la Réserve fédérale, qui a par ailleurs accepté de «financer jusqu'à 30 milliards de dollars d'actifs moins liquides de Bear Stearns», c'est-à-dire ses actifs les plus longs à vendre.

«En plus du financement que la Réserve fédérale fournit traditionnellement par l'intermédiaire de sa fenêtre d'escompte, le Fed va apporter des financements spéciaux en rapport avec cette transaction», a expliqué JPMorgan.

«JPMorgan se tient derrière Bear Stearns», a commenté Jamie Dimon, PDG de JPMorgan Chase.

«Les clients de Bear Stearns et ses contreparties doivent se sentir rassurés par le fait que JPMorgan garantisse les risques de contreparties de Bears Stearns», a-t-il martelé.

«La semaine passée a été une période incroyablement difficile pour Bear Stearns», a pour sa par commenté le PDG de la banque d'investissement Alan Schwartz.

«Cette opération représente la meilleure solution pour chacune de nos constituantes dans les circonstances actuelles».

Bear Stearns est l'une des cinq banques d'investissement de Wall Street et une faillite de ce groupe pourrait, par un effet de domino, avoir des conséquences désastreuses pour nombre d'autres établissements.

Plus tôt dans la journée, le secrétaire américain au Trésor avait révélé que des discussions avaient lieu «ce week-end» pour trouver une solution pérenne au sauvetage de l'établissement.

«Je suis étroitement associé à ces conversations», avait-il ajouté, sans fournir de précision, à la télévision.

Vendredi, Bear Stearn avait déjà dû solliciter l'aide de la Fed pour faire face à une crise de liquidités aiguë et avancé à lundi la publication de ses résultats pour le premier trimestre.

Ses chiffres tomberont la veille de ceux de Goldman Sachs et de Lehman Brothers, et deux jours avant ceux de Morgan Stanley, des banques également victimes, à des degrés divers, de l'effondrement des produits adossés aux emprunts hypothécaires à risques.