Le Sherbrookois Marcel Dionne a été le seul Québécois à croire en l'aventure des Sénateurs d'Ottawa, dans la Ligue nationale de hockey. Suffisamment, en tout cas, pour y investir 150 000 $. Il a joué, mais il a perdu... sans même jamais assister à un match local des Sénateurs.

Le Sherbrookois Marcel Dionne a été le seul Québécois à croire en l'aventure des Sénateurs d'Ottawa, dans la Ligue nationale de hockey. Suffisamment, en tout cas, pour y investir 150 000 $. Il a joué, mais il a perdu... sans même jamais assister à un match local des Sénateurs.

Quand les Sénateurs d'Ottawa sont nés, en 1992, l'homme d'affaires sherbrookois n'a jamais dit à personne qu'il en était l'un de leurs principaux actionnaires. Pas même à sa femme ou à ses enfants.

«J'avais lu un petit article dans la Globe and Mail qui mentionnait qu'une société en commandite était à la recherche d'une soixantaine d'investisseurs pour les Sénateurs d'Ottawa. Je me suis alors fait la réflexion: Dis-moi pas que je pourrais avoir la chance de faire partie de ça!», explique M. Dionne.

Le prospectus du courtier Wood Gundy indiquait qu'une mise minimale de 150 000 $ était exigée des investisseurs canadiens, sauf ceux des provinces de l'Atlantique, pour qui la barre était ramenée à 100 000 $.

«On nous expliquait que l'on pouvait espérer récupérer notre argent dans deux ou trois ans», se souvient le Sherbrookois.

Grand amateur de hockey, pour avoir lui-même pratiqué ce sport dans sa jeunesse, Marcel Dionne n'a donc jamais dit à qui que ce soit qu'il avait investi dans l'aventure des Sénateurs.

Ce n'est que le jour où les rumeurs de faillite des premiers investisseurs se sont mises à circuler que le chat est sorti du sac.

«Un journaliste de Montréal avait obtenu la liste des actionnaires pendant l'hiver et il a appelé à notre maison de la Floride. Au même moment, la liste a été publiée dans La Tribune et des amies de ma femme se sont mises à l'appeler pour savoir de quoi il en retournait exactement. Il a fallu que je m'explique...», rappelle-t-il en riant.

La flambée des salaires et la dévaluation du dollar canadien avaient obligé le président de l'équipe à cette époque, Rob Bryden, à mettre la compagnie en faillite.

«M. Bryden a bien essayé de refinancer l'équipe, mais ça n'avait pas marché. J'ai perdu la moitié de ma mise dans cette aventure, mais j'aime encore les Sénateurs», confie M. Dionne.