La nouvelle conscience environnementale pourrait donner un sérieux essor aux appareils régionaux de Bombardier.

La nouvelle conscience environnementale pourrait donner un sérieux essor aux appareils régionaux de Bombardier.

«Les pressions environnementales sont excellentes, elles vont forcer les transporteurs à remplacer leurs flottes de vieux appareils, comme les Fokker 100», a déclaré hier le président de Bombardier Aéronautique, Pierre Beaudoin, à l'occasion d'une conférence sur les transports organisée par Scotia Capitaux.

Il a fait valoir que Bombardier était bien positionnée pour tirer avantage de la nouvelle donne environnementale, surtout avec les améliorations que l'entreprise apporte présentement à ses biréacteurs régionaux.

Ces améliorations devraient permettre des économies de consommation de carburant pouvant aller jusqu'à 4 %, notamment grâce à une utilisation accrue de matériaux composites.

En outre, les appareils de dernière génération de Bombardier (les appareils NextGen) devraient émettre moins de CO2 que la concurrence et beaucoup moins que les vieux appareils. Dans le cas des biréacteurs de 80 à 90 sièges, on parle d'une réduction de 35% des émissions par rapport aux anciens appareils.

La communauté européenne étudie la possibilité de limiter les émission de CO2 des appareils à partir de 2011.

Les transporteurs pourraient acheter des permis pour dépasser les seuils permis et passer la facture aux voyageurs. Or, le fait d'utiliser des appareils peu polluants donnerait un avantage à certains de ces transporteurs, et pourrait même leur donner des crédits.

«C'est une période excitante pour les biréacteurs régionaux CRJ», a déclaré M. Beaudoin.

Le carnet de commandes pour le CRJ900 (75 à 86 sièges) est notamment rempli pour les 24 prochains mois, ce qui amène Bombardier à étudier la possibilité d'augmenter la cadence de production.

C'est une décision difficile parce que l'entreprise ne veut pas avoir à diminuer cette cadence à nouveau après seulement deux ans. Mais d'un autre côté, elle risque de passer à côté de ventes si elle est incapable de fournir des appareils à des transporteurs dans un délai raisonnable.

Quant aux turbopropulseurs, qui permettent encore davantage d'économies en fait de frais d'exploitation et de consommation de carburant, «ils sont très populaires», a déclaré M. Beaudoin.

Bombardier doit cependant faire face à une difficulté de taille: la majeure partie de sa production s'effectue au Canada et au Royaume-Uni, où les devises s'apprécient fortement par rapport au dollar américain.

«Nous avons un peu de vent de face avec le taux de change, a indiqué M. Beaudoin. Nous essayons de transférer ce que nous pouvons dans des pays à faible coûts de production.»

Bombardier a commencé à faire fabriquer des composantes à sa nouvelle usine de Queretaro, au Mexique, et chez un partenaire en Chine.

Le grand patron de CAE, Robert Brown, qui a également participé à la conférence de Scotia Capitaux, a fait état de conditions favorables dans l'industrie de l'aviation civile, avec l'entrée en scène de pays émergents comme la Chine et l'Inde, et avec la renaissance des grands transporteurs américains. Du côté de l'aviation militaire, l'avenir se présente aussi très bien.

«Les budgets de la défense sont en croissance, a déclaré M. Brown. Les conflits continuent. Malheureusement, cela entraîne de bonnes affaires pour nous.»