L'économie canadienne a bondi au premier trimestre et offert sa meilleure performance en plus d'un an, enregistrant une croissance annualisée de 3,7% qui surpasse les attentes les plus optimistes.

L'économie canadienne a bondi au premier trimestre et offert sa meilleure performance en plus d'un an, enregistrant une croissance annualisée de 3,7% qui surpasse les attentes les plus optimistes.

La croissance du premier trimestre est deux fois plus élevée que celle du trimestre précédent — qui était de 0,4% —, a souligné jeudi Statistique Canada.

La variation annualisée du quatrième trimestre de 2006 avait aussi été plus faible, à 1,5%.

Ce solide rebondissement par rapport au dernier trimestre de l'an dernier semble confirmer l'avertissement émis par la Banque du Canada, plus tôt cette semaine, voulant que l'économie fonctionne à un rythme supérieur à sa capacité, ce qui pourrait faire grimper l'inflation.

Les données sur le premier trimestre rendent encore plus probable l'éventualité que la banque centrale hausse son taux d'intérêt directeur lors de sa prochaine réunion à ce sujet, en juillet, et possiblement même une nouvelle fois en septembre.

Mais selon les économistes, le léger ralentissement de la croissance observé pendant le dernier mois du trimestre — 0,3% au mois de mars, par rapport à 0,4% en février — laisse croire que le coup d'accélération de l'économie pourrait se révéler éphémère et être suivi au deuxième trimestre par une croissance plus soutenable de 3%.

«Ce genre de croissance n'est probablement pas durable, mais si vous faites la moyenne des trois derniers trimestres, vous n'obtiendrez certainement pas 3,7%, mais plutôt un peu moins que 3%», a estimé Sal Guatieri, économiste principal chez BMO Marchés des capitaux.

«Tant et aussi longtemps que la croissance reste tout juste sous les 3%, ce que nous attendons au deuxième trimestre, la Banque du Canada n'a pas à faire grimper les taux d'intérêt avec énergie. Elle n'a qu'à appuyer sur les freins à quelques reprises.»

L'analyste Eric Dubé, de la Financière Banque Nationale, voit aussi dans les données dévoilées jeudi un prélude à une hausse de taux d'intérêt, mais croit que la banque centrale devra faire preuve de doigté à cet égard.

«La Banque du Canada devrait agir prudemment puisque l'appréciation très rapide du huard depuis le début de l'année (près de 9%) pourrait nuire à l'économie canadienne.»

Selon Statistique Canada, la croissance du premier trimestre tient à une légère accélération des dépenses de consommation et à une accumulation des stocks découlant d'une production vigoureuse, alors qu'un ralentissement de l'investissement en capital fixe et des exportations a été observé.

Statistique Canada a en outre souligné que, bien que la demande intérieure finale continue de soutenir fermement l'économie, sa croissance, à 0,8%, a été inférieure à celle du PIB, et ce, pour la première fois en 10 trimestres.