Le gouvernement du Canada et les entreprises du pays manquent de dynamisme et de planification quand vient le temps de faire la promotion de leurs intérêts commerciaux aux États-Unis, affirme une nouvelle étude du Conference Board.

Le gouvernement du Canada et les entreprises du pays manquent de dynamisme et de planification quand vient le temps de faire la promotion de leurs intérêts commerciaux aux États-Unis, affirme une nouvelle étude du Conference Board.

Le document, qui étudie l'impact sur les échanges commerciaux que pourrait avoir la prise de contrôle du Congrès par le Parti démocrate, en vient à la conclusion que si cet impact sera somme toute mineur, il pourrait quand même comporter certains bienfaits pour le Canada.

L'auteur principal de l'étude, le Canadien Marc Busch, qui enseigne à l'université américaine Georgetown à Washington, affirme que les Canadiens ne retirent pas tous les avantages de leur relation étroite avec les États-Unis, et que d'autres pays leur dament même le pion sur un terrain où ils devraient pourtant détenir un avantage important.

Plutôt que de se concentrer sur le président, poursuit M. Busch, Ottawa doit comprendre que le Congrès détient toutes les cartes en matière de commerce aux États-Unis.

Et pour influencer le Congrès, les entreprises canadiennes auront besoin de l'aide de leurs homologues américaines qui partagent leurs intérêts et qui se chargeront de faire pression sur les élus.

«Les entreprises canadiennes croient depuis trop longtemps que nous sommes très près des États-Unis, que nous sommes des partenaires commerciaux, la preuve en étant nos échanges commerciaux, a-t-il dit lors d'une entrevue. Mais parfois, il faut une petite poussée pour conclure l'entente. Les entreprises canadiennes devraient cibler les entreprises américaines qui ont une influence et les élus qui, ultimement, doivent les écouter.»

Il ajoute que le Canada a «une leçon à recevoir» des entreprises mexicaines, panaméennes et chiliennes, dont les efforts de lobbying sont «nettement supérieurs à ce à quoi le Canada est habitué».

M. Busch précise par ailleurs que les Démocrates freineront probablement la cadence infernale des signatures d'accords de libre-échange — 26 ententes entre 2001 et 2006 — de l'administration Bush, ce qui permettra au Canada de souffler un peu.

Le mois dernier, le ministre canadien du Commerce, David Emerson, a prévenu que la Chine est en voie de devancer le Canada comme source principale des importations américaines.

Les nombreux litiges entre Washington et Pékin pourraient toutefois contraindre la Chine à libéraliser son marché, ce dont le Canada pourrait profiter.