Les dirigeants du torréfacteur Van Houtte ont décidé de prendre les grands moyens pour augmenter la valeur de l'entreprise.

Les dirigeants du torréfacteur Van Houtte ont décidé de prendre les grands moyens pour augmenter la valeur de l'entreprise.

En de journée vendredi, ils ont annoncé qu'ils cherchaient carrément à vendre l'entreprise ou à la fusionner avec une firme partenaire.

L'annonce a eu un effet immédiat sur le titre boursier, qui a bondi de 3,58$ (19,7%), à 21,75$. Cette décision des dirigeants fait suite aux pressions de divers actionnaires institutionnels insatisfaits du rendement de leur investissement.

" Van Houtte annonce qu'elle a commencé à examiner diverses options stratégiques afin de valoriser davantage l'avoir de ses actionnaires. Sans y être limité, les options comprennent notamment l'identification d'acquéreurs ou de partenaires en vue d'une fusion ou d'une acquisition de la société ", est-il écrit dans le court communiqué qu'a publié Van Houtte vers 15 h vendredi.

Le comité du conseil d'administration responsable du dossier a retenu les services de Marchés mondiaux CIBC.

À la fermeture de marchés, l'entreprise avait une valeur boursière de 465 millions de dollars, compte tenu des 21,4 millions d'actions en circulation. Ce volume comprend les 5,3 millions d'actions multivotantes.

" Heureux ", " contents ", " appropriés " sont les termes qu'ont utilisé les gestionnaires de portefeuille pour commenter la nouvelle.

" Je ne suis pas surpris de l'annonce. Je pense que c'est une compagnie qui a de la difficulté à afficher de la croissance ", a dit le gestionnaire de portefeuille Stephen Gauthier.

Son de cloche semblable de Hugues Dubeau, de Dubeau Capital, qui détient 250000 actions pour ses clients. " C'est une belle entreprise, mais nous n'étions pas heureux de la progression des choses. La direction n'était pas assez dynamique du côté des acquisitions. Il faut dire que le marché des entreprises de pauses café est très fragmenté ", a dit M. Dubeau.

" Je suis content de l'annonce, dit Alain Chung, de Claret. Je pense que Van Houtte a manqué la tendance des bistros cafés, il y a quelques années. "

Depuis cinq ans, l'action de Van Houtte a évolué en montagne russe. Au début de 2002, elle s'échangeait autour de 26$, mais elle a progressivement plongé à quelque 10$, au printemps 2003. Le titre a repris de l'altitude jusqu'à quelque 23$, au début de 2005, mais depuis, il a tendance à reculer.

Aucun des observateurs n'a d'idée précise de l'acheteur éventuel. Parmi les noms qui viennent à l'esprit, mentionnons Starbucks, Tim Hortons et Green Mountain Coffee.

Van Houtte est contrôlée par deux principaux groupes d'actionnaires, avec leurs actions multivotantes. Avec 13,2% du total des actions, la famille de Pierre Van Houtte contrôle 30% des droits de vote.

Le second groupe, Société Agro-alimentaire Sogal, a 13,3% du total des actions en circulation, mais contrôle 33% des droits de vote. Sogal est formé de Paul-André Guillotte et de Benoit Beauregard.

Natcan est l'actionnaire institutionnel le plus important, avec 2,8 millions d'actions (17,6% des actions ordinaires et 6,6% du vote), selon la circulaire de Van Houtte, publiée en juillet 2006. La société avait fait pression sur les dirigeants pour vendre l'entreprise, à l'assemblée annuel du mois d'août.

Fondée en 1919, Van Houtte fait dans la torréfaction, la commercialisation et la distribution de café. Elle se divise en deux sous-groupes. Le premier fait la vente de café et de produits complémentaires dans les lieux publics (dépanneurs, au travail), ce qui inclut les distributrices, tandis que le second torréfie et distribue le café dans le réseau de vente au détail. Ce deuxième groupe comprend les bistros Van Houtte.

Au cours du dernier trimestre terminé le 14 octobre 2006, le premier groupe a réalisé des ventes de 61,5 millions de dollars, tandis que le second a fait des ventes de 39 millions.

Les ventes globales ont atteint 86,4 millions de dollars, en hausse de 2,5% sur le même trimestre de 2005. La somme des deux entités est plus élevée que le total parce que le second groupe vend au premier. Le trimestre s'est terminé par un bénéfice net de 4,3 millions (20 cents par action), en baisse de 16,4% sur le trimestre correspondant de 2005.

" Il nous incombe d'examiner toutes les possibilités stratégiques de valoriser le patrimoine de nos actionnaires ", a déclaré le PDG, Jean-Yves Monette, par voie de communiqué.