Le titre de Neurochem (T.NRM) s'est effondré, lundi, emportant avec lui les espoirs de milliers d'investisseurs et de malades.

Le titre de Neurochem [[|ticker sym='T.NRM'|]] s'est effondré, lundi, emportant avec lui les espoirs de milliers d'investisseurs et de malades.

Son médicament-vedette contre l'Alzheimer ne passe pas le test de la commercialisation aux États-Unis, remettant en question l'avenir de l'entreprise.

Dans un verdict que de plus en plus d'investisseurs redoutaient, la Food and Drug Administration américaine (FDA) a opposé un refus catégorique à l'Alzhemed, le médicament dans lequel la biotech de Laval plaçait ses plus grands espoirs.

Le titre a dégringolé de 43,7%, ou 2,56$, lundi à la Bourse de Toronto, tandis qu'il chutait de 43% au NASDAQ.

À 3,30$, l'action ne s'échange plus qu'à une fraction de ses sommets de décembre dernier, alors qu'elle flottait tout près des 30 $ à Bay Street.

Sur le marché, lundi, on n'hésitait pas à s'interroger carrément sur l'avenir du nouveau bébé du coloré docteur Francesco Bellini, l'homme derrière le plus gros succès pharmaceutique du Québec, BioChem Pharma.

«Disons que l'avenir à court terme pour Neurochem n'est pas très rose», a laissé tomber Laurence Rulleau, analyste chez Blackmont Capital, tandis que sa collègue américaine de chez UBS, Annabel Samimy, le voyait quant à elle «plutôt noir».

Après 18 mois de tests sur plus de 1000 patients, la FDA a conclu que l'Alzhemed n'avait pas démontré de différence statistiquement significative par rapport aux traitements existants.

Elle a aussi anéanti tout espoir d'en arriver à une autre conclusion en réexaminant les données.

«Ni les modèles proposés, ni des ajustements subséquents ne pourraient être pris en compte pour démontrer l'efficacité clinique», a-t-elle tranché.

Impossible, donc, d'accéder au lucratif marché américain évalué à 3 milliards US à moins de refaire complètement l'étude.

Le seul espoir de Neurochem concernant l'Alzhemed réside maintenant en Europe, où une étude similaire à celle qui vient d'échouer en Amérique du Nord est actuellement en cours.

L'entreprise a annoncé ludni qu'elle avait constitué un «comité consultatif spécial» formé d'experts en réglementation, en médecine et en statistique.

Le groupe étudiera la possibilité d'apporter des modifications à l'étude européenne en cours afin de lui éviter un écueil similaire à celle qui vient de prendre fin. Leur rapport est attendu pour la fin de l'année.

Bien qu'elle juge l'étude qui vient de prendre fin «décevante», Neurochem persiste à y voir des «signes positifs», par exemple dans le fait qu'on ait observé une différence ayant "presque atteint une valeur statistique significative" dans le volume de l'hippocampe des patients.

«Divers éléments ont été identifiés qui viennent voiler l'effet mesurable de l'Alzhemed», dit Lise Hébert, vice-présidente, communications, de Neurochem, mentionnant des facteurs comme la prise d'autres médicaments par les patients de l'étude.

Mais le marché, lui, a clairement perdu confiance. «Aussi bien dire que ce programme est mort, a lancé Annabel Samimy, analyste chez UBS. Ils vont avoir de très, très, très grosses difficultés avec le programme européen, même s'ils l'ajustent.»

La raison est simple, selon elle l'Alzhemed est impuissant contre l'Alzheimer.