Le gouvernement fédéral annonce qu'il injecte 900 M$ sur cinq ans dans la recherche et le développement pour l'industrie aéronautique, notamment pour compenser un «déséquilibre» créé par un contrat de Boeing.

Le gouvernement fédéral annonce qu'il injecte 900 M$ sur cinq ans dans la recherche et le développement pour l'industrie aéronautique, notamment pour compenser un «déséquilibre» créé par un contrat de Boeing.

Maxime Bernier, ministre de l'Industrie, et son collègue Michael Fortier (Travaux publics) en ont fait l'annonce au Centre des technologies de fabrication de pointe en aérospatiale à Montréal.

Cette aide remboursable est accordée dans le cadre de l'Initiative stratégique pour l'aérospatiale et la défense.

Le financement géré par l'Office des technologies industrielles sera d'au plus 225 M$ par année. Les prêts auront une durée maximale de 15 ans. Le programme annoncé lundi ne vise que l'aérospatiale.

L'aide donnera un coup de main aux géants de pointe comme Bombardier, qui font l'objet de dure concurrence d'entreprises établies au Brésil, aux États-Unis et en Europe.

Elle constitue aussi un changement de cap pour les conservateurs de Stephen Harper, qui refusaient jusqu'ici de se lancer dans le financement du secteur.

Le gouvernement fédéral invoque plusieurs raisons pour motiver sa décision. Entre autres, l'on retrouve un déséquilibre entre le 62% du chiffre d'affaires national généré par l'industrie au Québec et des retombées de seulement 30% sur le contrat des C-17 attribué à Boeing.

Cette aide pourrait aussi s'avérer utile afin de combler 2300 postes vacants d'ici 2008 en aéronautique.

Une initiative saluée

Quelques minutes après l'annonce, l'Association des industries aérospatiales du Canada (AIAC) s'est réjouie du financement fédéral.

Dans son communiqué, elle a jugé l'investissement essentiel à la croissance et au succès du Canada dans le domaine.

«Le nouveau programme exigera des entreprises aérospatiales qu'elles investissent entre trois et quatre dollars de leurs propres fonds pour chaque dollar reçu du fédéral», souligne Don Campbell, président de l'AIAC.

«C'est un partenariat à risque partagé indispensable au maintien des investissements totalisant plus de 1 G$ que les entreprises injectent chaque année», ajoute M. Campbell.

L'association espère aussi que l'aide d'Ottawa fera saliver les entreprises qui songent à établir leurs activités de recherche et développement ici. Mais elle apporte une nuance.

«Bien que nous soyons heureux de l'annonce du gouvernement, le diable est

dans les détails, lance Peter Boag, PDG de l'AIAC. Nous avons hâte de travailler avec les représentants du gouvernement pour régler les détails entourant la mise en oeuvre de l'ISAD.»

«Le Canada a besoin, ajoute-t-il, d'un cadre de travail polyvalent et flexible pour faire face aux réalités politiques et économiques en constante évolution qui définissent le paysage mondial de l'industrie aérospatiale.»