Le chiffre de 8,4 millions d'onces d'or s'inscrit dans le top 10 mondial des plus importantes ressources aurifères contrôlées par une entreprise junior.

Le chiffre de 8,4 millions d'onces d'or s'inscrit dans le top 10 mondial des plus importantes ressources aurifères contrôlées par une entreprise junior.

Comment Osisko a-t-elle pu faire une découverte de cette importance en plein coeur de l'Abitibi, une des régions minières les plus explorées au monde?

La question travaille toujours plusieurs géologues, dont Jean-Pierre Thomassin, directeur général de l'Association de l'exploration minière du Québec (AEMQ).

L'AEMQ a accordé l'an dernier le titre de prospecteur de l'année à Osisko pour sa découverte de Canadian Malartic, une trouvaille d'autant plus surprenante que pas moins de trois producteurs d'or se sont succédé sur le terrain occupé aujourd'hui par Osisko, y retirant 5 millions d'onces d'or entre 1935 et 1983.

Ces producteurs croyaient exploiter des veines typiques des mines de l'Abitibi. Osisko a fait un autre pari: celui que les anciens producteurs étaient plutôt assis sur ce qu'on appelle un porphyre.

«C'est comme si tu envoyais une espèce de jus qui se dissémine partout dans une grosse masse de roche, illustre Jean-Pierre Thomassin. Cette imprégnation fait en sorte qu'il y a de l'or partout, mais avec des zones un peu plus riches. Ce sont ces zones qui avaient été minées à l'époque.»

Aujourd'hui, c'est tout le morceau qu'Osisko veut ramasser à grands coups de pelle mécanique.

«Ce qu'on veut faire, c'est une opération de volume, explique Bryan Coates, vice-président, finances, d'Osisko. C'est du haut tonnage, faible teneur. Avec la taille qu'on vise, on va être une des mines d'or les plus importantes du pays, sinon la plus importante - et une des plus grandes à l'échelle mondiale. Cela permet de créer des économies d'échelle.»

La grande question, maintenant, est de savoir si d'autres porphyres se cachent sous le sol de l'Abitibi.

«C'est une opinion bien personnelle, mais je ne serais pas surpris qu'on en trouve d'autres le long de la faille Cadillac (en Abitibi)», dit Jean-Pierre Thomassin. Osisko, en tout cas, a déjà positionné ses pions en acquérant les droits d'exploration sur de nombreux terrains du coin.

«Il faut qu'on réexamine tout, parce qu'on a un nouveau modèle géologique qui remet tout en question. Je crois qu'à long terme, il s'agit de la plus grande contribution d'Osisko», dit son président.

Mais cela soulève également des questions. Car l'exploitation des porphyres se fait par des mines à ciel ouvert... qui ne sont pas toujours très jolies à voir.

«La question, c'est de savoir si les citoyens de l'Abitibi sont prêts à avoir une série de trous sur le long de la 117, dit Jean-Pierre Thomassin, de l'AEMQ. On a toujours été favorables à l'exploitation souterraine parce que ça ne paraît pas trop. Là, on parle d'une autre histoire. Et c'est un grand débat qui va devoir se faire ici, en Abitibi.»