«Ronald Weinberg a été évincé de sa maison de la rue The Boulevard (à Westmount) et il demeure actuellement chez des amis, dans l'île de Montréal. Ses amis, vous le comprendrez, ne tiennent pas à voir leur adresse identifiée dans un document de cour public», a fait valoir, lundi, son avocat, Me Jean Lozeau.

«Ronald Weinberg a été évincé de sa maison de la rue The Boulevard (à Westmount) et il demeure actuellement chez des amis, dans l'île de Montréal. Ses amis, vous le comprendrez, ne tiennent pas à voir leur adresse identifiée dans un document de cour public», a fait valoir, lundi, son avocat, Me Jean Lozeau.

Cependant, M. Weinberg va se trouver un appartement d'ici peu, dont l'adresse sera communiquée aussitôt à la cour, a ajouté Me Lozeau.

M. Lozeau a aussi indiqué qu'il entend demander à la cour de dégeler une partie des fonds de M. Weinberg, pour financer ses démêlés judiciaires, y compris remettre sur les rails une série de poursuites intentées par M. Weinberg dans le sillage du scandale Cinar, et que le juge Denis a toutes jetées dehors de la cour dans un jugement du 30 novembre dernier.

Il s'agit d'une entreprise encore plus considérable que prévu, puisque Me Lozeau a pris, si on peut dire, à la fois des bretelles et une ceinture pour protéger les droits de son client.

En effet, Me Lozeau a inscrit deux types de procédures distinctes en vue de remettre sur les rails ces poursuites de M. Weinberg, notamment une contre le vérificateur comptable de Cinar, Ernst & Young.

Hier (lundi), Me Lozeau a demandé au juge Denis de reconsidérer sa décision en déposant une «requête en rétractation». Juste au cas, il a aussi porté les rejets du 30 novembre en appel. «Les délais pour aller en appel étaient lundi, je n'ai pas pris de chance», a dit Me Lozeau.

«Pourquoi faire simple? a ironisé le juge. On a un beau p'tit dossier simple...»

L'avocat d'Ernst & Young, Gérald Tremblay, a suggéré à Me Lozeau de se brancher, indiquant qu'en attendant, il contesterait cette stratégie consistant à essayer «d'aller danser à deux mariages en même temps».

«Il (Me Lozeau) nous envoie des paquets de procédures par la tête, à la fois en Cour supérieure et en Cour d'appel, tout ce qui manque, c'est la Cour internationale de La Haye», a-t-il dit.

Puisque on parle de la Cour de La Haye, où sont jugés les criminels de guerre, notons que toutes ces procédures risquent de se terminer en queue de poisson pour un certain temps, puisque le juge Denis doit partir le 9 janvier pour Kigali, au Rwanda, où il dirigera une commission rogatoire chargée d'entendre des témoignages dans le procès de Désiré Munyaneza, accusé de crimes de guerre et contre l'humanité.

Le juge a d'ailleurs rappelé (il le fait depuis le mois de juin) lundi son départ imminent et noté: «Je commence à manquer de temps.»

L'appel de M. Weinberg retarderait sûrement les procédures.

Selon l'avocat d'Ernst & Young, Me Tremblay, l'appel oblige le juge Denis à attendre la décision de la Cour d'appel, ce qui mettrait toutes les autres affaires sur la glace. Comme on est à la cour et que rien n'est simple, certains avocats pensent le contraire, et qu'on peut continuer malgré l'appel; toutes les toges se retrouveront devant le juge Denis jeudi pour plaider ce point de droit, au lieu de plaider sur le fond.

Règlement avec Robinson?

Par ailleurs, M. Weinberg a un autre rendez-vous en cour demain (mercredi) pour une conférence de règlement à l'amiable avec le scénariste Claude Robinson, qui le poursuit pour une question de droits d'auteur.

C'est M. Robinson, qui assistait aux procédures hier (lundi), qui a permis de démasquer une catégorie d'irrégularités chez Cinar.

Ce sont les plaintes de M. Robinson qui ont permis de découvrir que Cinar avait illégalement profité de subventions canadiennes, utilisant des prête-noms canadiens pour des scénarios achetés d'Américains.