C'est aujourd'hui à New York que Magna International devrait présenter ses plans pour Chrysler auprès des dirigeants de DaimlerChrysler, venus d'Allemagne.

C'est aujourd'hui à New York que Magna International devrait présenter ses plans pour Chrysler auprès des dirigeants de DaimlerChrysler, venus d'Allemagne.

Mais le géant canadien des pièces automobiles n'est pas seul en piste, loin de là, selon la presse d'affaires américaine.

Quelques géants des rachats et des revalorisations d'entreprises sont aussi attendus, dont Cerberus Management et Blackstone Group, avec chacun leur groupe d'associés.

Quant à Magna, les dernières rumeurs à Toronto font état d'un partenariat avec le conglomérat Onex, la plus grosse firme canadienne de rachats d'entreprises par endettement.

S'il se confirme, un tel partenariat serait un développement d'envergure historique pour l'industrie automobile au Canada.

Deux as canadiens dans leur domaine respectif, la haute finance d'affaires et la gestion manufacturière, tenteraient un rachat de Chrysler pour en refaire un constructeur automobile concurrentiel et viable. Du coup, Chrysler deviendrait ainsi le premier fabricant automobile d'importance sous contrôle canadien.

Du côté syndical, le président des Travailleurs canadiens de l'automobile, Buzz Hargrove, a déjà manifesté son intérêt pour un tel dénouement.

Il a récemment rencontré le grand patron et fondateur de Magna, Frank Stronach, pour discuter de ses ambitions envers Chrysler.

Et ce, même si les TCA sont largement absents des usines de Magna. En revanche, les TCA sont solidement implantés dans les usines de Chrysler en Ontario.

D'ailleurs, l'inquiétude des milliers de salariés des usines de Windsor et de Brampton, près de Toronto, est remontée à son niveau d'il y a 20 ans, lors de la quasi-faillite du fabricant automobile.

Dans ce contexte, quelle suite concrète pour Magna et Chrysler?

Les intervenants potentiels identifiés par les rumeurs dans la presse d'affaires torontoise et new-yorkaise ont maintenu leur discrétion.

Même parmi les analystes, les commentaires sont minimaux, en attendant la suite des événements chez DaimlerChrysler.

Après tout, ses dirigeants se disent encore en phase exploratoire à l'égard de propositions pour Chrysler, plutôt qu'en négociations formelles d'offres.

Selon la presse d'affaires américaine, DaimlerChrysler souhaiterait obtenir autour de 7 ou 8 milliards $US pour sa division américaine. Guère mieux qu'un prix de consolation par rapport à la facture d'au moins 30 milliards $US pour la fusion de DaimlerBenz et Chrysler, en 1998.

Or, les offres pour Chrysler ébruitées jusqu'à maintenant tournent autour de 4,5 milliards $US, dont celle attribuée au financier-prédateur Kirk Kerkorian.

Il faut dire que tout acheteur de Chrysler, outre ses difficultés commerciales, sera aussi confronté à l'énorme passif des caisses de retraite et des avantages médicaux de ses employés.

Ce passif approcherait les 15 milliards $US, au dernier compte connu. De quoi inciter à la prudence même un duo aussi talentueux que celui pressenti avec Magna et Onex.

En Bourse, les actions de Magna sont demeurées très peu négociées, en faible baisse de 55 cents à 89,44 $ à Toronto, dans un marché baissier. Le volume aux Bourses de Toronto et de New York a totalisé 687 000 actions échangées.

Les actions d'Onex, aussi, n'ont guère été affectées : recul de 26 cents à 32,75 $ à Toronto, avec 427 000 titres échangés.