Quinze ans de croissance ininterrompue: l'Australie se présente en modèle du développement en accueillant ce week-end le G20 Finances, un groupement voué à la prospérité mondiale.

Quinze ans de croissance ininterrompue: l'Australie se présente en modèle du développement en accueillant ce week-end le G20 Finances, un groupement voué à la prospérité mondiale.

"La performance de l'économie australienne reste solide et les perspectives réjouissantes. Elle entre dans sa seizième année de croissance, recueillant les fruits de vastes réformes structurelles et de politiques macroéconomiques saines" : le satisfecit du Fonds monétaire international (FMI), dans un rapport publié fin octobre, ne pouvait pas mieux tomber.

L'Australie accueille samedi et dimanche son plus important sommet économique. A Melbourne (sud), deuxième ville du pays-continent, une vingtaine de pays riches, émergents ou en développement vont faire plancher leurs ministres des Finances et gouverneurs de banques centrales sur les moyens de "construire et maintenir la prospérité" mondiale.

Le gouvernement conservateur de John Howard assure avoir trouvé la solution: libéraliser. Le Premier ministre privatise, comme actuellement le géant des télécoms Telstra, et "libère les forces du marché", à l'instar de l'importante réforme des droits du travail.

La recette a semblé avoir porté ses fruits : l'Australie d'Howard est marquée par la plus longue période de croissance économique d'après-guerre et le taux de chomâge est au plus bas depuis trente ans (4,6%), suscitant même des craintes de pénurie de main-d'oeuvre.

Le Premier ministre en a été copieusement récompensé : il a célébré cette année ses dix ans au pouvoir, après avoir remporté quatre élections législatives consécutives.

Ce sont cependant les travaillistes, et non les conservateurs, qui avaient semble-t-il mis le pays sur la bonne voie. Dès 1983, le gouvernement se lançait dans une libéralisation des capitaux, des taux de change, des importations...

Mais la politique n'est pas tout et l'Australie est à juste titre surnommée "le pays béni". Le continent dispose d'un sous-sol extrêmement riche et particulièrement en ressources pleines d'avenir, comme l'uranium, dont il détient 40% des réserves mondiales. 65% des exportations australiennes proviennent du secteur minier et agricole.

"Nous sommes riches en ressources, ce qui est primordial de nos jours", explique le professeur John Piggott de la faculté d'économie de l'Université de Nouvelles-Galles du Sud.

Dans un pays de la taille des Etats-Unis, la petite vingtaine de millions d'Australiens ne représentent que 0,3% de la population mondiale mais 1% du Produit national brut de la planète.

Mais le miracle australien pourrait avoir une fin. Le continent, déjà le plus sec de la planète, vit actuellement la pire sécheresse depuis un siècle, qui pourrait amputer de 20% sa production agricole.

La croissance a touché un plus bas depuis cinq ans au deuxième trimestre (1,9% sur un an), nettement en-deçà des prévisions. Le FMI prévoit 3% sur l'ensemble de cette année, et 3,5% l'an prochain. La moyenne est de 3,7% depuis 1992.

Mais la croissance ne profite pas à tous, dénoncent les opposants. Les quelque 470.000 aborigènes sont toujours très marginalisés tandis qu'au moins un million de personnes vivent dans la pauvreté.

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