La lingerie est soudainement devenue populaire à la Bourse de Toronto en octobre dernier. Les actions de La Senza ont doublé de volume d'échanges et le prix de l'action atteignait un sommet.

La lingerie est soudainement devenue populaire à la Bourse de Toronto en octobre dernier. Les actions de La Senza ont doublé de volume d'échanges et le prix de l'action atteignait un sommet.

Pendant une vingtaine de jours, le titre devenait très prisé, peu avant que Limited Brands, propriétaire de la marque Victoria's Secret mette la main sur La Senza le 15 novembre pour 628 M$.

Le jour de l'offre, l'action grimpait à un record de 32,70 $.

Et selon une étude réalisée par Measuredmarkets pour le compte de l'agence Bloomberg News, c'est typique du mouvement boursier qui se produit avant qu'une transaction majeure ne soit annoncée.

Selon l'étude, des volumes «aberrants» ont été constatés avant 33 des 52 fusions de l'année dernière. Ces échanges douteux sont évalués à plus de 200 M$ et attribués en partie aux initiés.

Pendant ce temps, la valeur des fusions et acquisitions s'élevait à 290,6 G$, près du double de l'année précédente.

Parmi les actions auxquelles Measuredmarkets s'est intéressé, l'on retrouve aussi celle de Shell Canada, tout juste avant l'offre de Royal Dutch Shell. Près d'un mois avant l'offre de la maison-mère néerlandaise, les actions effectuaient leur gain le plus important en 10 mois avec un volume inhabituel.

Aussi, les transactions inhabituelles avant fusions atteindraient une proportion de 63% au Canada alors qu'aux États-Unis, elles sont de 41% dans des situations comparables.

Bloomberg cite aussi Stephen Jarislowsky, grand patron de Jarislowski Fraser, qui estime les transactions d'initiés mal surveillées par les autorités des valeurs mobilières.

Rappelons que le Canada est le seul pays du G8 sans un gendarme national des valeurs mobilières. Les 13 provinces et territoires ont chacun une agence chargée de surveiller le secteur.

Enfin, Bloomberg cite Clay Horner, un avocat du cabinet Osler Hoskin Harcourt, à Toronto. L'homme a déjà dit à ses clients américains que chaque transaction canadienne est accompagnée d'une fuite, ce qui facilite les échanges suspects en Bourse.