Anthony Comper, ancien PDG de la Banque de Montréal (T.BMO), déclarait en septembre dernier que son entreprise était «sans conteste un leader mondial pour ce qui est de l'équilibre entre les risques et les rendements».

Anthony Comper, ancien PDG de la Banque de Montréal [[|ticker sym='T.BMO'|]], déclarait en septembre dernier que son entreprise était «sans conteste un leader mondial pour ce qui est de l'équilibre entre les risques et les rendements».

La quatrième banque en importance au Canada a perdu l'équilibre l'an dernier. Ainsi, le PDG de la Banque de Montréal, William Downe, qui a succédé à M. Comper en mars, a annoncé la semaine dernière que la banque torontoise allait inscrire une perte sur transactions pouvant atteindre 450 millions de dollars après avoir parié sur le gaz naturel.

La banque «n'a pas su évaluer comme il faut la vulnérabilité de son portefeuille», a reconnu M. Downe vendredi dernier.

La plus importante débâcle au chapitre des transactions dans l'histoire canadienne pourrait faire disparaître jusqu'au tiers des bénéfices avant impôts de la Banque de Montréal au cours du trimestre qui se terminait lundi.

Cette déconvenue démontre aussi que les institutions qui prennent des dépôts sont peut-être mal préparées aux genres de risques qui ont mené à des profits records au premier trimestre à Wall Street.

«Est-ce que je souhaite que la Banque de Montréal soit comme un courtier audacieux? Non. Qu'ils soient des banquiers avec complets à fines rayures? Parfait, c'est là qu'ils connaissent leur affaire», lance James Hall, qui participe à la gestion de 4,2 milliards US chez Mawer Investment Management, à Calgary, et qui possède des actions de la Banque de Montréal.

«C'est un avertissement en ce qui concerne les modèles de gestion de risque», ajoute-t-il.

La Banque de Montréal a fait savoir qu'elle inscrirait une perte avant impôts de 350 millions CAN à 450 millions CAN, soit entre 45 et 55 cents par action. Cette perte reflétera la valeur de ses contrats d'options sur le gaz naturel.

Après l'annonce, le titre de la Banque de Montréal a chuté de 1,27 $CAN, à 70 $CAN, la pire dégringolade en deux mois.

La Banque de Montréal a commencé à se promouvoir comme courtière en énergie après que l'ouragan Katrina eut fait bondir les prix du gaz naturel à la suite des dégâts en août 2005.

Les contrats sur le gaz naturel négociés à New York ont doublé de valeur en six mois et ils ont atteint un sommet de tous les temps, à 15,78 $US le million de BTU en décembre 2005.

Au départ, ce pari sur le gaz naturel a rapporté.

Les bénéfices de la division des produits de base à la Banque de Montréal, division dirigée par Bob Moore avec une équipe de courtiers à New York, Houston et Calgary, ont contribué à ce que les revenus tirés des transactions ont plus que doublé au cours des neuf premiers mois de l'exercice terminé le 31 octobre, à 564 millions CAN.

Les revenus de transactions ont crû davantage que ceux de tous ses concurrents canadiens. M. Moore a refusé de commenter.

«En raison de la volatilité des prix du pétrole et du gaz dernièrement, nos clients se sont adressé à nous pour couvrir leurs propres expositions», indiquait en mars 2006 Karen Maidment, directrice financière de la Banque de Montréal à la sortie de l'assemblée annuelle de la banque.

La Banque de Montréal a aussi commencé à réaliser des transactions avec des fonds spéculatifs, y compris avec Amaranth Advisors, ce fonds de 9,5 milliards US qui s'est effondré l'an dernier en raison de paris sur les prix du gaz naturel.