Une fusion entre Suez et Gaz de France entraînerait la perte de 20.000 emplois et de 21% des contrats gaziers de GDF en France, selon un rapport présenté vendredi par les syndicats dont les conclusions ont aussitôt été dénoncées par les directions des deux groupes.

Une fusion entre Suez et Gaz de France entraînerait la perte de 20.000 emplois et de 21% des contrats gaziers de GDF en France, selon un rapport présenté vendredi par les syndicats dont les conclusions ont aussitôt été dénoncées par les directions des deux groupes.

Ce rapport est publié alors qu'un projet de privatisation de GDF, nécessaire préalable à la fusion avec Suez, est actuellement débattu au parlement français.

Le cabinet indépendant Alpha, qui a réalisé ce rapport pour le compte de quatre syndicats de GDF, pronostique une diminution de "10% du nombre des salariés à l'horizon 2010, soit 20.000 suppressions d'emploi", a déclaré à l'AFP Philippe Taurines, délégué du syndicat Force ouvrière.

"La marge par actionnaire devrait progresser au taux de 21,1%", a-t-il ajouté, toujours sur la foi du rapport d'expertise que les syndicats présentaient à la presse.

La direction de GDF a immédiatement réagi en déclarant dans un communiqué qu'elle "conteste formellement l'ensemble des propos divulgués ce jour par certains syndicats dont le caractère fantaisiste a uniquement pour objectif de créer un sentiment de crainte autour du projet existant entre Gaz de France et Suez".

Gaz de France "rappelle qu'il a un projet de développement, un projet de croissance de ses investissements et que le projet de fusion avec Suez, projet sur une base équilibrée, sera créateur d'emplois", selon le communiqué.

"On s'inscrit en faux complet sur cette information" des syndicats, a martelé de son côté un porte-parole de Suez.

"Suez a une politique d'emploi de 8.000 à 9.000 créations d'emplois par an en France, soit 1.000 emplois nets créés par an. Cette politique non seulement sera maintenue mais sera renforcée dans le cadre de la fusion avec Gaz de France", a-t-il ajouté.

D'autre part, selon le rapport d'expertise, "21% du volume de gaz vendu en France" par Gaz de France va être "cédé" au titre des contreparties à la fusion demandées par la Commission européenne, laquelle a épinglé les problèmes de concurrence soulevés par une fusion GDF-Suez, notamment sur le marché belge.

Le porte-parole de Suez a rétorqué que "ce n'est pas d'un côté Suez qui cède et de l'autre GDF qui cède. C'est le nouveau groupe dans son ensemble qui cède des actifs", a rétorqué le porte-parole de Suez. "On raisonne en temps que groupe".

Suez et Gaz de France, qui ont transmis mercredi soir à la Commission européenne leurs "remèdes" pour répondre aux problèmes de concurrence posés par leur projet de fusion, ont proposé notamment de céder environ 10% des volumes de gaz du nouveau groupe.

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