Transat (T.TRZ.A) devrait dépasser 3,5 milliards de dollars de chiffre d'affaires d'ici la fin de l'année grâce à des acquisitions qui ajouteraient 500 millions à ses revenus.

Transat [[|ticker sym='T.TRZ.A'|]] devrait dépasser 3,5 milliards de dollars de chiffre d'affaires d'ici la fin de l'année grâce à des acquisitions qui ajouteraient 500 millions à ses revenus.

C'est le pari fait hier par le président et chef de la direction, Jean-Marc Eustache, et ses associés à la barre de Transat, soit Lina De Cesare, présidente des voyagistes du groupe, et Philippe Sureau, président de la distribution.

Sans acquisitions, Transat va déjà passer le cap des 3 milliards de chiffre d'affaires, comparativement à 2,6 milliards en 2006.

Devenue en 20 ans la cinquième entreprise de tourisme intégrée au monde, Transat, de Montréal, aborde une nouvelle étape majeure comprenant l'acquisition d'un voyagiste aux États-Unis et une participation de 30 à 40% dans une chaîne d'hôtels de vacances au soleil.

Transat dispose de 150 millions pour réaliser ces deux acquisitions, qui ne sont cependant pas assurées de se réaliser. En 2008, Transat vise une autre acquisition de voyagiste, cette fois dans le sud de l'Europe.

Partie de presque rien en 1987, la valeur boursière de Transat atteint déjà 1,2 milliard et devrait s'accroître encore, car la chaîne d'hôtels dans laquelle l'entreprise veut prendre une participation doit améliorer les marges de profit, explique Jean-Marc Eustache.

Transat investirait de 50 à 60 millions US pour acquérir jusqu'à 40% d'une chaîne hôtelière active au Mexique ou en République dominicaine, précise Jean-Marc Eustache.

Cela vise à assurer à Transat un minimum de chambres disponibles, de bonne qualité, pour augmenter la rentabilité des filiales du groupe en Europe et dans les Amériques, expliquent les trois associés. Il resterait près de 100 millions pour acheter un voyagiste américain.

Dans l'hôtellerie, Transat veut s'associer à un des propriétaires et gestionnaires de chaînes, explique Lina De Cesare. Transat discute d'ailleurs déjà avec plusieurs de ces hôteliers, pour un partenariat avant les vacances d'hiver.

Dans le cas du voyagiste américain, ça fait déjà un an et demi que Transat croit pouvoir conclure une acquisition, reconnaît Jean-Marc Eustache, qui ajoute que l'équipe va redoubler d'efforts, en 2007.

Dans le sud de l'Europe, dont en Espagne, en Italie et en France, Transat veut profiter du marché fragmenté, explique Lina De Cesare. Air Transat a déjà quatre vols par semaine entre Montréal et l'Italie où le groupe regarde des voyagistes spécialisés, dit le président.

Au Canada, Transat détient 35% du marché des vacances d'hiver dans le Sud, sauf en Ontario. Par des prix ciblés, Transat vient de s'emparer de 30% du marché de l'Ontario, mais au coût de 10 millions de profit avant impôts, ce qui rebute des analystes et investisseurs.

Pourtant, Transat mériterait une médaille car une acquisition ontarienne auraît coûté beaucoup plus cher, soit de 100 à 150 millions, minimum, soulignent Philippe Sureau et Jean-Marc Eustache. Transat va continuer ses efforts pour atteindre 35% du marché de l'Ontario d'ici trois ans, avertit la direction.

Depuis 1987, le tourisme est devenu une industrie solide et d'avenir, déclare Philippe Sureau.

Le tourisme vend des produits locaux à des étrangers et, quoique souvent méconnu, il a autant d'importance que les exportations.

Transat a d'ailleurs dépassé le Club Med pour le chiffre d'affaires et les profits, dit le président. Malgré les crises périodiques, la croissance annuelle dépasse 10%.

Le tourisme mondial peut compter sur 840 millions de voyageurs et des revenus de 800 milliards US. Le Canada doit par contre mieux se vendre, car il est tombé au 12e rang mondial avec un budget de promotion de seulement 80 millions, comparativement à 200 millions pour l'Australie.

Transat emploie 6000 personnes et ses principaux actionnaires comprennent les gestionnaires de capitaux Montrustco Bolton et le Fonds FTQ.