La vérificatrice de Hollinger International affirme avoir été «surprise» de découvrir que les dirigeants de l'entreprise n'avaient pas déclaré les paiements de non-concurrence reçus relativement à la vente de journaux canadiens.

La vérificatrice de Hollinger International affirme avoir été «surprise» de découvrir que les dirigeants de l'entreprise n'avaient pas déclaré les paiements de non-concurrence reçus relativement à la vente de journaux canadiens.

Elle a voulu savoir si ces paiements avaient été approuvés par des dirigeants indépendants, a-t-elle déclaré, lundi, aux jurés au procès pour fraude de Conrad Black.

Marilyn Stitt, une comptable de la firme torontoise KPMG et la vérificatrice indépendante de Hollinger, a expliqué lundi avoir été en désaccord avec Jack Boultbee, l'ancien directeur financier de l'entreprise, qui estimait que les paiements découlant d'une transaction en 2000 avec CanWest Global ne devaient pas être dévoilés.

Les paiements, a-t-elle poursuivi, découlaient d'une opération matérielle entre apparentés, et elle «s'inquiétait de constater qu'ils n'avaient pas été inclus dans les états financiers de 2001».

Le gouvernement américain prétend que deux des co-accusés de Black, Jack Boultbee et Peter Atkinson, se sont ajoutés à l'entente avec CanWest au tout dernier moment afin d'économiser des impôts en déguisant des primes en tant que paiements de non-concurrence.

Les avocats de la défense font valoir que ces paiements étaient une composante légitime de la transaction, et qu'ils avaient été autorisés aussi bien par le conseil d'administration de Hollinger que par son comité de vérification.

Stitt affirme que Boultbee lui a expliqué que la catégorie des transactions entre apparentés ne couvrait pas ces paiements parce que Hollinger «agissait simplement à titre d'agent» pour aider à distribuer les fonds aux dirigeants nommés dans l'entente.

Il lui aurait aussi déclaré que les paiements ont éventuellement été dévoilés, suite aux conseils des avocats de Hollinger, ajoutant que c'est la seule occasion où des paiements du genre ont été versés dans le cadre d'une transaction américaine.

Le témoignage de Stitt a aussi porté sur une rencontre, survenue en 2002, entre KPMG et le comité de vérification de Hollinger, pendant laquelle les vérificateurs ont soulevé la question des paiements de non-concurrence et demandé aux administrateurs indépendants s'ils les avaient, de fait, autorisés.

Le comité n'a émis aucune objection, a-t-elle dit, et elle «a quitté la rencontre avec la conviction que les paiements avaient été précédemment autorisés».

KMPG a finalement émis une vérification des comptes de Hollinger qui laissait croire aux vérificateurs externes que les états financiers de la compagnie étaient en ordre.

La situation aurait été différente, a poursuivi Stitt, si KPMG n'avait pas été convaincu que les paiements en question avaient été requis par les acheteurs.

«L'audit s'effondre si les explications (des dirigeants d'une entreprise) ne sont pas véridiques ou complètes», a-t-elle dit.

Le témoignage de Stitt devrait paver la voie à celui du prochain témoin, Richard Burt.

M. Burt, un ancien diplomate américain qui a agi à titre de négociateur principal dans le cadre de pourparlers avec l'ancienne Union soviétique et un ancien membre du conseil d'administration et du comité de vérification de Hollinger, devrait expliquer que le comité de vérification a été induit en erreur au sujet de certains frais.

La poursuite fera valoir que le comité a approuvé les paiements en vertu d'informations erronées fournies par Black et les autres dirigeants.