Le tribunal de Rotterdam (Pays-Bas) a donné raison mardi à Mittal contre l'allemand ThyssenKrupp, estimant que le numéro un mondial de l'acier avait fait tout ce qui était en son pouvoir pour vendre le sidérurgiste canadien Dofasco.

Le tribunal de Rotterdam (Pays-Bas) a donné raison mardi à Mittal contre l'allemand ThyssenKrupp, estimant que le numéro un mondial de l'acier avait fait tout ce qui était en son pouvoir pour vendre le sidérurgiste canadien Dofasco.

Dofasco avait été racheté en janvier 2006 par Arcelor, à l'issue d'une bataille avec ThyssenKrupp. Par la suite, Mittal Steel s'était entendu avec le groupe allemand pour lui revendre Dofasco en cas de succès de son OPA sur Arcelor.

Mais Arcelor avait alors voulu protéger Dofasco de l'appétit de Mittal Steel en transférant les actions dans une fondation indépendante aux Pays-Bas, ce qui a fait les affaires du nouvel Arcelor Mittal, content de pouvoir garder le contrôle d'une filiale très rentable.

En décembre, ThyssenKrupp avait engagé une procédure en référé contre Mittal pour forcer son concurrent à se retourner contre la fondation, en engageant un contentieux devant la justice néerlandaise.

Dans sa décision, le tribunal souligne que Mittal n'avait qu'un «pouvoir indirect» dans l'affaire, puisqu'Arcelor qui avait acheté Dofasco en janvier 2006, est «en ce moment encore une entité indépendante» et que la fondation de droit néerlandais qui possède 89% de Dofasco - la Strategic Steel Stichting - a reçu «expressément le droit de décider par elle-même» si elle voulait mettre en vente Dofasco.

«On ne peut demander à Mittal de faire en sorte qu'Arcelor mette en oeuvre (les demandes de ThyssenKrupp) (...) et donc de faire plus que ce qu'elle a déjà fait», a souligné le tribunal dans son verdict.

L'avocat de Mittal Paul Olden s'est félicité de ce verdict, estimant que la fondation avait «des pouvoirs discrétionnaires» et qu'«il aurait été très difficile de la forcer à se séparer de Dofasco».

Lundi, Mittal annonçait qu'il avait conclu un accord pour la vente de son usine américaine de Weirton pour satisfaire les autorités de la concurrence américaine, qui avaient exigé que le groupe se sépare de Dofasco.