Les négociations entre le Canada et l'Union européenne sur la libéralisation du transport aérien iront plus vite et plus loin que celles qui ont conduit à l'entente conclue en mars dernier entre les États-Unis et l'Europe.

Les négociations entre le Canada et l'Union européenne sur la libéralisation du transport aérien iront plus vite et plus loin que celles qui ont conduit à l'entente conclue en mars dernier entre les États-Unis et l'Europe.

«Le potentiel de développement est plus grand et nous pouvons aller plus loin», a assuré mercredi Jacques Barrot, vice-président de la Commission européenne et responsable des Transports, en marge de la Conférence de Montréal où il était un des invités.

M. Barrot a indiqué qu'il s'attendait à ce qu'un accord de «ciel ouvert» soit conclue avec le Canada quelque part en 2008 et que cette entente porte sur la libéralisation complète des droits de trafic aérien, y compris le cabotage, qui est toujours la pierre d'achoppement dans ce genre de négociations.

Le cabotage permettrait à un transporteur européen d'atterrir dans une ville canadienne et de repartir avec des passagers pour les amener dans une autre ville canadienne.

L'accord conclu entre l'Union européenne et les États-Unis après cinq années de discussions difficiles exclut le cabotage, qui devrait faire partie d'une deuxième phase de négociations.

Les accords de «ciel ouvert» déjà conclus par le Canada, avec les États-Unis notamment, n'incluent pas non plus la possibilité pour les transporteurs de faire du cabotage.

Après avoir rencontré le ministre fédéral des Transports Lawrence Cannon mercredi matin, le vice-président de la Commission européenne estimait que le «chantier» était officiellement lancé. «Il n'y a pas de raison que nous ne fassions pas aussi bien sinon mieux qu'avec les États-Unis», a-t-il dit.

Les discussions officielles commenceront à l'automne, probablement en octobre, a indiqué Jacques Barrot.

Quelque 8 millions de personnes voyagent chaque année entre le Canada et l'Europe. Avec un accord de «ciel ouvert», ce nombre pourrait doubler et le prix des billets d'avion devrait baisser.

Le Canada a déjà conclu des ententes bilatérales avec 19 des pays membres de l'Union européenne. Une éventuel accord avec l'Union européenne remplacerait ces ententes.

Le gouvernement conservateur de Stephen Harper a mis à son ordre du jour la libéralisation du transport aérien et un accord avec l'Europe a été évoqué lors de la rencontre entre le premier ministre et la présidente de la Commission européenne, Angela Merkel.

En principe, tout le monde est en faveur des accords de type «ciel ouvert» mais en pratique, ils sont généralement très longs à négocier parce qu'ils se heurtent à l'opposition des compagnies aériennes qui ont des positions dominantes dans les principaux aéroports.

Le principal transporteur canadien, Air Canada, se dit officiellement favorable à une entente de «ciel ouvert» avec l'Union européenne. On s'attend toutefois à des réticences de la part d'Air Canada avant d'accepter plus de concurrence dans ses chasses gardées traditionnelles.

Dans ses négociations avec les États-Unis, l'Union européenne a rencontré beaucoup d'opposition de la part de British Airways, Virgin Atlantic, United Airlines et American Airlines qui étaient les seuls transporteurs autorisés à relier les États-Unis à partir de l'aéroport de Londres, Heathrow, le plus achalandé d'Europe.

Il y a 50 millions de personnes par année qui voyagent entre les États-Unis et l'Europe. Avec l'accord de «ciel ouvert», qui entrera en vigueur en mars 2008, ce nombre devrait passer à 75 millions.

Dans son discours devant les participants à la Conférence de Montréal, le vice-président de la Commission européenne avait souligné que la mobilité, et donc le transport aérien, est un outil indispensable de la libéralisation des échanges. «Pour réussir la mondialisation, il faut commencer par rapprocher les femmes et les hommes», a-t-il dit.