Malgré la chute de la clientèle touristique américaine et le problème du passeport, l'industrie canadienne de l'hôtellerie devrait réaliser des profits records de 1 milliard de dollars en 2007, après trois ans d'efforts soutenus.

Malgré la chute de la clientèle touristique américaine et le problème du passeport, l'industrie canadienne de l'hôtellerie devrait réaliser des profits records de 1 milliard de dollars en 2007, après trois ans d'efforts soutenus.

L'étude de Michael Burt publiée jeudi par le Conference Board du Canada montre que les hôtels canadiens ont perdu collectivement 25 millions en 2003. Toutefois, ils ont triplé leur rentabilité en 2006 avec des profits de 948 millions comparativement à 339 millions en 2005.

Cette année, la croissance s'annonce plus laborieuse, mais l'hôtellerie canadienne devrait tout de même afficher des profits records, de 982 millions, pour la deuxième année consécutive.

Michael Burt prévoit par contre un petit ressac en 2008, avec des profits en baisse à 763 millions, avant un rebond à 881 millions en 2010, grâce aux Jeux olympiques de Vancouver.

La forte augmentation des dépenses des voyageurs canadiens au pays permet à l'industrie de hausser le prix des chambres et de compenser la croissance de ses coûts, selon le Conference Board. Par contre, les hôtels doivent gérer le recul des visiteurs étrangers. Leur nombre a chuté de 4,4% au cours des quatre premiers mois de 2007, surtout en raison des voyageurs américains. Ceux provenant d'autres pays ont augmenté de 4%.

Montréal pourrait s'en tirer un peu mieux. Le nombre de vols transfrontaliers a augmenté de 2,9% à Dorval-Trudeau durant les cinq premiers mois de 2007, selon la porte-parole d'Aéroports de Montréal, Stéphanie Lepage.

Selon Michael Burt, les dépenses des touristes étrangers au Canada vont encore baisser d'ici 18 mois, en raison de la vigueur du huard et de la baisse du nombre de visiteurs, à la suite de l'obligation pour tous de présenter leur passeport à la frontière américaine à partir de l'été 2008. Un report de cette obligation jusqu'à l'été 2009 est encore possible.

L'hôtellerie ne pourra afficher une bonne rentabilité que grâce à l'augmentation des dépenses des voyageurs canadiens au pays, particulièrement ceux de l'Ouest. Le Conference Board estime que les Canadiens vont en effet accroître leurs voyages de près de 10% cette année, aux États-Unis et ailleurs, mais aussi au pays, malgré la force du huard.

Par contre, le taux de chômage baisse depuis 1992 dans l'hôtellerie et se retrouve à seulement 6%. Cela fait pression sur les salaires, mais l'industrie a quand même pu limiter jusqu'ici à 3,9% la hausse de ses coûts, dont plus de 60% proviennent de la main-d'oeuvre.

Même si le prix des chambres a augmenté davantage en Alberta, le Regroupement des hôteliers du Vieux-Montréal n'a pas à se plaindre. Le vice-président à la recherche de Tourisme Montréal, Pierre Bellerose, vient d'indiquer que le tarif moyen des chambres dans ce quartier a grimpé à 272,70$ en juin dernier. Cela s'explique par le taux d'occupation de 81,1% des 24 880 chambres disponibles, comparativement à 76,6% en juin 2006.