Tembec a cessé temporairement la production de trois de ses scieries, hier, en Abitibi. Cela porte à 106 le nombre de fermetures d'usines depuis avril 2005 et à près de 8000 le nombre d'emplois perdus.

Tembec a cessé temporairement la production de trois de ses scieries, hier, en Abitibi. Cela porte à 106 le nombre de fermetures d'usines depuis avril 2005 et à près de 8000 le nombre d'emplois perdus.

Ce matin à Rivière-du-Loup, Guy Chevrette, le pdg du Conseil de l'industrie forestière du Québec, rencontre le caucus des députés du Parti québécois pour mettre les points sur les "i" et les barres sur les "t" au sujet de l'ampleur de la crise forestière.

"Les fermetures ne sont pas terminées, a prédit M. Chevrette. Kruger devrait annoncer en matinée la prolongation" d'arrêts déjà en cours, probablement sur la Côte-Nord.

Guy Chevrette a été pendant 25 ans député du Parti québécois. Il a insisté que "je ne vais pas faire de la politique. J'ai été invité (par le PQ). Mais j'ai offert aux deux autres partis de les rencontrer", le Parti libéral du Québec, qui gouverne, et l'Action démocratique du Québec.

Le pdg a refusé de dire si son ancienne formation est gagnée à la cause de l'industrie forestière. "Le PQ est comme plusieurs autres (formations). C'est rentable de taper sur la tête de l'industrie. Mais le vent est en train de changer."

Guy Chevrette rencontrera des ex-collègues, flanqué de deux de ses vice-présidents. Il leur présentera une carte du Québec, où les communautés frappées par les arrêts sont mises en évidence, et une liste précisant que des 8017 emplois affectés, 3000 sont perdus à jamais.

"Coût du bois, lourdeur administrative, coûts d'énergie, coûts de transport, je vais décrire les raisons de la crise."

Selon M. Chevrette, les industriels de la forêt "veulent de l'action". Il a rappelé au passage que "le gouvernement (libéral de Jean Charest) n'a pas été le seul à voter la coupe de 20 %" dans les quantités de bois que peuvent récolter les industries. Cette décision a été prise au lendemain du dépôt du rapport Coulombe sur l'avenir des forêts.

Pas une semaine ne passe sans qu'une petite communauté du Québec des régions ne reçoive une mauvaise nouvelle pour ses travailleurs en forêt ou en usine. "L'ampleur de la crise a été sous-estimée" par la classe politique et par les médias, a estimé le pdg du Conseil.

Il a cependant nuancé. Le premier ministre Charest et son gouvernement ont reconnu qu'il y a crise même si les mesures d'aide n'ont pas été adéquates.

mcorbeil@lesoleil.com

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