La Banque Royale va acquérir la banque américaine Alabama National BanCorporation dans le cadre d'une transaction de 1,6 milliard US en espèces et en actions. Il s'agit de la plus importante acquisition en six ans pour la première banque canadienne.

La Banque Royale va acquérir la banque américaine Alabama National BanCorporation dans le cadre d'une transaction de 1,6 milliard US en espèces et en actions. Il s'agit de la plus importante acquisition en six ans pour la première banque canadienne.

La Banque Royale a offert 80 $ US par action, soit 51% de plus que la valeur boursière du titre d'Alabama National mercredi.

Le groupe bancaire, dont le siège social est à Birmingham, compte 103 succursales en Alabama, en Floride et en Géorgie. Son réseau accroîtra du tiers le nombre de centres de services détenus par la Banque Royale aux États-Unis.

Faute de pouvoir fusionner entre elles, les banques canadiennes tirent parti de la force du huard pour élargir leurs activités à l'étranger.

En décembre, la Banque Royale a acheté une société établie à Atlanta, Flag Financial, pour la somme de 433,5 millions US et mis la main sur 39 succursales d'AmSouth Bancorp en Alabama.

La Banque Scotia, deuxième banque canadienne, a annoncé la semaine dernière l'acquisition, au coût de 1,03 milliard US, du groupe chilien Banco del Desarrollo.

«Les moyens sont là, tout comme les occasions d'affaires, a dit Jacob Jegher, analyste chez Celent, firme d'analyse de Boston. Je ne serais pas étonné de voir ces banques procéder à d'autres acquisitions majeures.»

Le titre de la Banque Royale a reculé de 4 cents, à 53,96$ jeudi, à la Bourse de Toronto. Quant à Alabama National, son action faisait un bond de 45,1%, à 23,98$US, à la Bourse électronique du NASDAQ.

La Banque Royale a offert aux actionnaires un paiement en espèces, en actions ou une combinaison des deux. Selon l'institution bancaire, la transaction, qui devrait être conclue au début de la prochaine année, apportera une contribution «significative» à la croissance des revenus de sa filiale RBC Centura et bonifiera ses bénéfices en 2009.

«Ils vont carrément investir les États du Sud-Est, a dit Darko Mihelic, analyste chez CIBC Marchés mondiaux. Il y a d'autres acquisitions à prévoir, surtout si le ralentissement des marchés se poursuit et que le dollar canadien maintient sa vigueur.»

Comme ce fut le cas avec d'autres acquisitions récentes dans le secteur bancaire américain, la Banque Royale a payé 1,9 fois la valeur des actifs nets d'Alabama National, a dit John Aiken, analyste chez Dundee Securities.

«C'est un pas de plus dans le cadre de notre stratégie d'établissement d'une banque régionale desservant le sud-est des États-Unis», a dit le président de RBC Centura, Scott Custer.

Alabama National regroupe 11 banques filiales avec 103 centres bancaires, huit bureaux de prêts hypothécaires et 124 guichets automatiques.

Elle détient un actif de 7,9 milliards US, 5,8 milliards US en dépôts et 5,7 milliards US de prêts. Son bénéfice a fait un bond de 20% l'an dernier pour atteindre les 79,8 millions US.

Alabama National a 1900 employés à temps plein et dessert 200 000 clients, selon la Banque Royale.

Avec cette transaction, la Banque Royale se classera quatrième en Alabama au chapitre des dépôts, huitième en Géorgie et 17e en Floride.