Le PDG d'Abitibi-Consolidated (T.A), John Weaver, termine au dernier rang de notre palmarès rémunération-rendement.

Le PDG d'Abitibi-Consolidated [[|ticker sym='T.A'|]], John Weaver, termine au dernier rang de notre palmarès rémunération-rendement.

Selon notre analyse, la paye de John Weaver est celle qui détonne le plus avec sa performance lorsqu'on le compare aux 28 autres dirigeants de notre palmarès.

En 2006, le président et chef de la direction d'Abitibi a obtenu une rémunération globale de 2,28 M$.

Ce salaire n'est pas nécessairement anormal dans l'univers des PDG, où la rémunération cette année varie entre 405 000$ et 17,3 M$. Cependant, la performance de l'entreprise a été à ce point décevante qu'elle justifie difficilement cette paye, selon notre analyse.

L'investisseur qui a placé 100$ dans Abitibi en 2003 n'avait plus que 29$ à la fin de 2006. Pour la seule dernière année, le titre a planté de 36%.

En comparaison, l'indice boursier dans lequel figure Abitibi a grimpé de 38% en 2006 et de 66% depuis trois ans. Cette performance a valu une note d'une demi-étoile (sur une possibilité de 5) à John Weaver.

Le porte-parole d'Abitibi, Denis Leclerc, n'est pas nécessairement surpris par nos résultats. L'entreprise évolue dans un secteur en crise, la forêt, rappelle-t-il.

Non seulement, la hausse du dollar canadien a frappé l'industrie, mais le conflit sur le bois d'oeuvre avec les Américains et les nouvelles règles sur l'approvisionnement forestier au Québec ont nui à Abitibi-Consolidated. «C'est une situation inédite. Tout est arrivé en même temps», dit M. Leclerc.

Malgré tout, comment expliquer que John Weaver ait l'un des plus gros salaires de base des PDG au Québec, avec 1,35 M$?

En comparaison, Alain Lemaire, PDG de Cascades [[|ticker sym='T.CAS'|]], a un salaire de base de 468 000$. Et sa rémunération globale atteint 1,4 million, soit 800 000$ de moins que celle de M. Weaver, bien que Cascades ait mieux fait en Bourse.

Selon M. Leclerc, le salaire de base de M. Weaver a été fixé par le comité de rémunération à partir d'une étude externe comparant Abitibi avec des entreprises similaires. Cette somme n'a pas été indexée depuis quatre ans, fait d'ailleurs remarquer M. Leclerc.

John Weaver a d'autre part touché plus de 930 000$ à d'autres titres, dont une prime de 615 938$, la plus importante depuis 2001.

Denis Leclerc explique que cette prime est basée sur divers éléments, dont la réduction des coûts, le rendement du capital et la satisfaction de la clientèle.

En 2006, M. Weaver a dépassé 25 M$ la cible de réduction des frais d'exploitation, fixée à 175 M$. Les coûts administratifs et de vente ont également fondu de 40 M$, soit 5 M$de plus qu'exigé.

Power Corporation

Au fond du classement se trouvent également les frères Paul et André Desmarais, de Power Corporation [[|ticker sym='T.POW'|]].

Dans leur cas, ce n'est pas le rendement qui est faible (3 étoiles sur 5), mais la rémunération qui est très élevée en comparaison des autres PDG du Québec.

En 2006, Paul Desmarais, jr, a obtenu une rémunération de 24 M$, dont 21,4 M$ grâce aux options d'achat d'actions qu'il a exercé.

Pour les fins de notre analyse, sa rémunération a été ramenée à 16,1 M$, puisque que nous faisons une moyenne des options exercées sur trois ans pour éviter les montagnes russes salariales.

Selon notre analyse, le rendement de Power n'a pas été mauvais, mais il est plus faible que celui du secteur financier dans son ensemble.

Au cours de l'année terminée le 31 décembre 2006, le titre de Power a grimpé de 11,5% comparativement à 15,9% pour le secteur financier de la Bourse de Toronto. Sur trois ans, la hausse a été de 46%, soit moins que le secteur (63%).

Edward Johnson, premier vice-président de Power, juge que notre méthodologie est incorrecte. Selon lui, les rendements boursiers sont comparés sur une période trop courte (un an et trois ans). «Nos résultats à long terme sont supérieurs», dit-il.

Vérification faite, le rendement annuel moyen des actions de Power, en incluant les dividendes, a été de 15,1% au cours des cinq ans se terminant à la fin de 2006.

En comparaison, ce même rendement a été de 17,2% pour le secteur financier. Sur 10 ans, Power a fait mieux que l'indice de référence, soit 20,2% comparativement à 17%.