L'économie américaine devrait revenir vers son rythme de croisière l'an prochain après un petit passage à vide lié au retournement de l'immobilier, permettant un ralentissement de l'inflation, estime le président de la Réserve fédérale (Fed) Ben Bernanke.

L'économie américaine devrait revenir vers son rythme de croisière l'an prochain après un petit passage à vide lié au retournement de l'immobilier, permettant un ralentissement de l'inflation, estime le président de la Réserve fédérale (Fed) Ben Bernanke.

«Au cours de l'année à venir, l'économie devrait croître à un rythme modéré, proche ou légèrement en dessous du rythme qu'elle peut garder à long terme», a-t-il lancé dans un discours à New York.

«Il est raisonnable de prévoir que la croissance sera légèrement en dessous de la moyenne à court terme mais que, au cours de l'année prochaine, elle reviendra à un rythme correspondant à peu près» au potentiel de l'économie, ajoute-t-il.

Ce scénario confiant suppose plusieurs éléments, a reconnu le patron de la banque centrale, notamment une poursuite des dépenses de consommation et une atténuation des effets négatifs liés au secteur automobile et à l'immobilier.

Il est toutefois à prévoir que «les effets de la correction de l'immobilier résidentiel vont sans doute persister jusqu'au début de l'année prochaine», selon M. Bernanke.

Le président de la banque centrale répète sa conviction que l'inflation de base (mesurée hors les éléments volatils que sont l'énergie et l'alimentation) «devrait ralentir graduellement» au cours de l'année à venir.

Plusieurs facteurs devraient concourir à cet assagissement : le passage à vide de la croissance, la décélération des prix de l'énergie et des coûts du logement...

Mais «le niveau de l'inflation de base reste inconfortablement élevé», met toutefois en garde M. Bernanke, en jugeant que «compte tenu du niveau actuel de l'inflation, il serait particulièrement préoccupant qu'elle ne parvienne pas à ralentir».

C'est pourquoi «il va sans dire que nous continuerons à suivre de près la situation concernant l'inflation».

Plusieurs risques demeurent, notamment un retournement «plus large et plus marqué» que prévu de l'immobilier, ce qui aurait «des effets directs sur l'activité économique».

Sur le front de l'inflation les risques viennent notamment du marché de l'emploi, où le taux de chômage est tombé à son plus bas niveau depuis 2001 (4,4% en octobre).

Même s'il est probable que les entreprises absorbent les possibles hausses de salaires en rognant sur leurs profits, «la possibilité la plus préoccupante est que les entreprises puissent répercuter tout ou partie de la hausse des coûts salariaux sur les prix de vente, ce qui renchérirait l'inflation», a mis en garde M. Bernanke.