Éric semblait bien aller vendredi. Il vous a dit: «Bonne fin de semaine et à lundi» avant de partir et voilà qu'on vous avise qu'il sera absent pour une période indéterminée. Épuisement professionnel, vous dit-on.

Éric semblait bien aller vendredi. Il vous a dit: «Bonne fin de semaine et à lundi» avant de partir et voilà qu'on vous avise qu'il sera absent pour une période indéterminée. Épuisement professionnel, vous dit-on.

Une question vous trotte dans la tête: «Comment n'ai-je pas vu les signes?»

À bien y penser, Éric semblait s'isoler, ne venait plus aux rencontres sociales, dînait seul à son bureau. Il était souvent en retard, parfois absent. Il était plutôt impatient avec les clients, lui qui avait pourtant l'habitude d'être si apprécié de ceux-ci.

Vous laissez peut-être libre cours à vos préjugés: «Il allait bien vendredi, comment se fait-il qu'il soit absent?»

«Il prend un congé sur le bras de la compagnie...», «Qu'il se prenne en main et revienne le plus tôt possible, je ne veux pas me taper tout son travail...»

Mais vous vous demandez peut-être aussi ce que vous pouvez faire pour aider Éric. On ne sait pas toujours comment réagir quand un collègue souffre d'épuisement professionnel. La tendance est généralement d'ignorer cette maladie et de ne pas sympathiser avec le collègue concerné. On laisse le temps passer, on attend qu'il revienne, les jours s'étirent, les semaines et parfois les mois passent.

Une personne victime du syndrome d'épuisement professionnel subit tous ces préjugés et se sent habituellement très seule. La honte, le mépris envers soi-même et la culpabilité sont des sentiments qui l'habitent. Certainement, Éric n'ose pas vous contacter de peur d'être jugé.

Certains gestes de votre part, vous les collègues, sont appréciés dans cette situation. Si un de vos collègues était absent pour cause de maladie, un cancer par exemple, que feriez-vous ? Vous enverriez une carte, un cadeau ou des fleurs, n'est-ce pas ?

Pourquoi ne pas faire de même dans le cas d'un épuisement professionnel ? Les collègues ou le supérieur immédiat peuvent aussi lui téléphoner et le soutenir dans ce moment. La personne reviendra plus rapidement au travail si elle se sent appuyée et que son retour est attendu positivement.

Pour vous, son patron, il importe de valider la raison de l'arrêt de travail. Est-ce une surcharge de travail, un déséquilibre entre le travail et la vie personnelle, un conflit, une insatisfaction à l'égard des conditions de travail, un manque de reconnaissance, un manque de défis, des raisons personnelles ?

La liste est longue, mais si la cause vous est familière et que vous savez que vous pouvez agir sur celle-ci, il est alors important d'apporter les modifications qui s'imposent afin que le retour soit possible.

On veut aussi éviter que d'autres membres de l'équipe se retrouvent dans la même situation. Vous serez également en mesure d'offrir les services requis : spécialistes, psychologue, PAE...

Bref, le contact avec l'absent demeure nécessaire à son rétablissement, mais seulement dans le cas où il sert à le guérir et le soutenir. Qu'un collègue ou un patron le presse à revenir prématurément ne fera qu'envenimer les choses, nuire à sa santé, risquant d'allonger le temps d'arrêt et les coûts qui s'y rattachent.

Ou pire encore, que quelqu'un l'incite à revenir au travail alors qu'il n'est pas encore guéri peut avoir comme conséquence un deuxième arrêt de travail beaucoup plus dommageable.

Lui proposer un retour graduel, quand il sera prêt, et lui faire savoir que sa place l'attend sont des moyens intéressants à considérer. Ces attentions l'aideront à réduire son stress et à envisager son retour positivement.