Un faux avocat, condamné en 1993 pour pratique illégale du droit, s'est mêlé de la défense de Vincent Lacroix jusqu'à ce que ce dernier se rende compte à qui il avait affaire, la semaine dernière, a appris Le Journal de Montréal.

Un faux avocat, condamné en 1993 pour pratique illégale du droit, s'est mêlé de la défense de Vincent Lacroix jusqu'à ce que ce dernier se rende compte à qui il avait affaire, la semaine dernière, a appris Le Journal de Montréal.

Le cabinet d'avocats auquel Philippe Guillaume disait être lié, Christian Gauthier et Associés, se serait également aperçu, il y a deux semaines, de la véritable identité professionnelle de M. Guillaume et assure avoir cessé tout contact avec lui.

Philippe Guillaume est apparu lors de l'audience du 12 juin du procès pénal que subit actuellement M. Lacroix devant le juge Claude Leblond, de la Cour du Québec.

Interrogé sur l'identité de son nouveau «conseiller», qui avait passé la matinée dans la salle en compagnie du public, M. Lacroix avait expliqué que M. Guillaume était une connaissance.

L'ex-président de Norbourg, qui se défend lui-même, avait ajouté que M. Guillaume avait organisé un lunch avec Me Christian Gauthier, chez qui il travaillait, afin de discuter de sa défense.

M. Lacroix n'est pas devenu le client de Me Gauthier au terme de cette rencontre, mais Philippe Guillaume a gardé contact avec lui et a tenté à quelques reprises de le convaincre de laisser le bureau le représenter, a soutenu Vincent Lacroix mardi.

Vincent Lacroix soutient qu'il n'a appris que la semaine dernière que M. Guillaume n'est pas avocat.

«Une connaissance m'a aperçu avec lui sur des images au bulletin de nouvelles et m'a appelé pour m'avertir. Moi, j'ai toujours cru que M. Guillaume était avocat», a-t-il dit.

Jointe mardi après-midi par le Journal de Montréal, Me Stéphanie Harel, de Christian Gauthier et Associés, a assuré que les membres du cabinet d'avocats se sont aperçus il y a seulement deux semaines que Philippe Guillaume prétendait être avocat.

«Ce monsieur nous a référé un certain nombre de clients, et on nous a rapporté qu'il utilisait le nom de notre firme pour se faire passer pour un avocat. Nous avons aussitôt cessé tout contact avec lui», a assuré Me Harel.

Philippe Guillaume a écopé 3300$ d'amende, en février 1993, à la suite de sa condamnation pour outrage au tribunal.

Pendant deux jours, en janvier 1992, il avait «joué» à l'avocat devant la cour criminelle en assurant la défense d'un homme trouvé coupable de trafic de drogue.