Les avocats de la défense ont laissé entendre, jeudi, que Conrad Black et ses co-accusés n'ont jamais tenté de cacher au comité de vérification de l'entreprise les paiements controversés, en faisant valoir que les administrateurs ont eu de nombreuses occasions de se pencher sur la circulation des fonds et qu'ils l'ont systématiquement approuvée.

Les avocats de la défense ont laissé entendre, jeudi, que Conrad Black et ses co-accusés n'ont jamais tenté de cacher au comité de vérification de l'entreprise les paiements controversés, en faisant valoir que les administrateurs ont eu de nombreuses occasions de se pencher sur la circulation des fonds et qu'ils l'ont systématiquement approuvée.

Les paiements de non-concurrence sont au coeur même des allégations du gouvernement américain voulant que Black et deux de ses co-accusés, Jack Boultbee et Peter Atkinson, ont empoché quelque 60 M$ US en paiements versés par des entreprises qui achetaient des journaux d'Hollinger au Canada et aux États-Unis, en échange d'une promesse de ne pas revenir faire concurrence à ces publications.

Un autre co-accusé, Mark Kipnis, un ancien avocat de Hollinger, est accusé d'avoir aidé à arranger ces transactions.

Gus Newman, l'avocat de Jack Boultbee, a questionné un ancien dirigeant de Hollinger, Richard Burt, au sujet de plusieurs rencontres du comité de vérification et du conseil d'administration tenues après une transaction, en 2000, avec l'entreprise canadienne CanWest Global, et lui a notamment demandé de confirmer que les paiements reçus par Black et les autres avaient bel et bien été approuvés.

M. Burt a confirmé que les paiements faits par CanWest avaient été approuvés une demi-douzaine de fois.

Ces autorisations ont été octroyées après que la firme comptable KPMG, le vérificateur externe de Hollinger, eut révisé les transactions financières de la compagnie et confirmé qu'elles avaient été correctes, a fait valoir Me Newman.

Le procès-verbal des rencontres du comité de vérification, qui a été présenté au tribunal, démontre que James Thompson, un autre ancien administrateur de Hollinger et l'ancien gouverneur de l'Etat de l'Illinois, a dit au conseil d'administration que KPMG n'a rencontré «aucun désaccord avec la direction, aucun problème grave, aucune difficulté (...) dans l'exécution de l'audit et qu'aucun ajustement important à l'audit (n'a été nécessaire)».

M. Burt avait précédemment affirmé que le conseil d'administration n'avait pas été informé de plusieurs paiements de non-concurrence effectués par des entreprises des États-Unis.

Il a ensuite expliqué avoir signé les documents décrivant les paiements de non-concurrence et avoir affirmé qu'ils avaient été approuvés parce qu'il a «raté un paragraphe». Il a insisté qu'en dépit des signatures, les paiements n'avaient jamais été approuvés.

Lors de son contre-interrogatoire, jeudi, il a aussi dit à Me Newman qu'il s'est penché sur l'entente avec CanWest et que, à sa connaissance, il est le seul membre du conseil d'administration à l'avoir fait.

«Nous avons été informés des principaux points de l'entente, a-t-il dit. Nous nous sommes fiés à la direction.»

M. Burt est un ancien ambassadeur américain en Allemagne et a aussi agi à titre de négociateur principal lors de pourparlers de réduction de l'armement nucléaire avec l'ancienne Union soviétique.