Fermeture prévue de l'usine, et maintenant des millions de dollars dans le fonds de pension qui risquent d'être perdus : les syndiqués de Domtar, à Gatineau, ont bondi, hier, en apprenant qu'une partie de la caisse de retraite des employés est menacée par la crise du crédit qui secoue les États-Unis.

Fermeture prévue de l'usine, et maintenant des millions de dollars dans le fonds de pension qui risquent d'être perdus : les syndiqués de Domtar, à Gatineau, ont bondi, hier, en apprenant qu'une partie de la caisse de retraite des employés est menacée par la crise du crédit qui secoue les États-Unis.

"Les travailleurs de l'usine n'en reviennent pas aujourd'hui, a déclaré au Droit Gene Hartley, vice-président du syndicat des employés de Domtar et président du conseil régional de la Fédération des travailleurs du Québec (FTQ).

"Un tiers du fonds de retraite qui est perdu et il faudrait une hausse des cotisations pendant une période de cinq ans pour le renflouer. Cet argent-là a été mal géré. Il va falloir voir si on ne devrait pas se mettre le nez là-dedans", a lancé M. Hartley.

Domtar a révélé, lundi, que sur 1,6 milliard $ d'actifs dans les caisses de retraite des employés, 420 millions $ ont été placés dans du "papier commercial adossé à des actifs". Les PCAA sont des investissements rattachés au crédit, un secteur où il y a eu d'importantes pertes aux États-Unis, notamment avec les prêts à risques dans le secteur immobilier. Du montant de 420 millions $, 308 millions $ concernent les caisses de retraite canadienne de Domtar.

Le géant des pâtes et papier s'est fait rassurant, affirmant qu'il ne s'attendait pas à ce que ces enjeux de liquidités affectent les caisses de retraite, parce que ces obligations sont à long terme. Domtar a toutefois un plan d'urgence qui comprend notamment une hausse des contributions échelonnée sur cinq ans.

La nouvelle des pertes dans la caisse de retraite survient alors que le syndicat de Domtar tente de garder ouverte l'usine qui doit fermer le 27 octobre, laissant sans travail 250 syndiqués. "On poursuit nos efforts de relance. On souhaite toujours que le père Noël passe avant le 27 octobre", dit Gene Hartley.

La production se poursuit pendant ce temps. "Les commandes sont là. La production va bien. Il n'y a pas de cassure dans le papier, ce qui démontre que la machinerie fonctionne bien. C'est bon signe si jamais un investisseur est intéressé dans la relance de l'usine."

Parallèlement aux efforts de relance, le syndicat utilise, depuis hier, un local gratuit de la Ville de Gatineau pour le reclassement des employés qui n'ont pas réussi à trouver un emploi. Le local a été mis à la disposition du syndicat pour une période d'un an.

llafortune@ledroit.com