Malgré l’augmentation du coût de la vie et la hausse rapide des taux d’intérêt, les ménages québécois sont moins nombreux qu’avant la pandémie à avoir de la difficulté à payer leurs factures d’électricité.

Le nombre de clients résidentiels qui ont dû s’entendre avec Hydro-Québec pour éviter d’être débranchés est inférieur à ce qu’il était avant la pandémie, selon les données fournies par la société d’État.

À la fin de 2023, 178 000 abonnés résidentiels avaient conclu une entente avec leur fournisseur d’électricité pour échelonner leurs paiements, comparativement à 219 000 en 2019, avant la pandémie.

Pendant la crise sanitaire, soit entre 2020 et 2021, le nombre d’ententes de paiement avait baissé, en raison des mesures spéciales prises par Hydro-Québec pour atténuer l’impact de la crise appréhendée sur sa clientèle. Les activités de recouvrement ont été suspendues de mars 2020 à l’automne 2021, et le nombre d’ententes de paiement a baissé.

Depuis qu’Hydro-Québec a repris ses pratiques normales de recouvrement des sommes qui lui sont dues, le nombre de clients en difficulté a augmenté, mais il n’est pas revenu au niveau d’avant la pandémie.

De même, les interruptions de service qui avaient été suspendues pendant la pandémie ont repris, mais leur nombre reste inférieur à celui enregistré avant la pandémie.

En 2019, 55 000 clients d’Hydro-Québec avaient été débranchés du réseau parce qu’ils n’avaient pas payé leurs factures. En 2022, il y a eu 32 000 interruptions du service résidentiel. Le nombre d’abonnés résidentiels est d’un peu plus de quatre millions.

Pertes en baisse

Hydro-Québec ne fait pas d’interprétation de ces données, a fait savoir son porte-parole, Cendrix Bouchard.

On sait toutefois que le pouvoir d’achat des ménages québécois s’est amélioré entre 2019 et 2023, malgré les hausses de prix généralisées. Selon une étude de la Chaire en fiscalité et en finances publiques de l’Université de Sherbrooke, l’aide gouvernementale sous diverses formes de même que la baisse d’impôt dont ont bénéficié les Québécois en 2023 ont contribué à l’augmentation du revenu disponible des consommateurs.

Les pertes d’Hydro-Québec attribuables aux défauts de paiement de ses abonnés sont aussi en baisse. Après avoir atteint un sommet à 76 millions en 2019, le total des dettes qui ont dû être radiées par la société d’État a baissé à 52 millions en 2022. Les données de 2023 ne sont pas disponibles.

Au début de la pandémie, la société d’État s’attendait à perdre beaucoup d’argent. Elle avait doublé ses provisions pour mauvaises créances, à 180 millions pour l’année 2020.

Bon an, mal an, Hydro-Québec établit des provisions pour pertes d’environ 90 millions, un montant qui n’a jamais été atteint.