(Montréal) Les tenants d’une augmentation plus marquée du salaire minimum ne lâchent pas prise ; ils ont rencontré lundi le ministre du Travail, Jean Boulet, qui vient d’annoncer une hausse qui le fera passer de 14,25 $ à 15,25 $ l’heure, le 1er mai.

Les membres de la coalition Minimum 18 $ s’y trouvaient : la FTQ, la CSN, la CSQ, la CSD (Centrale des syndicats démocratique), l’APTS (Alliance du personnel professionnel et technique de la santé et des services sociaux) et le SPGQ (Syndicat des professionnels du gouvernement du Québec), puis le Front de défense des non syndiqués et le Collectif pour un Québec sans pauvreté.

Les partisans d’un salaire minimum à 18 $ l’heure font valoir que c’est un minimum pour vivre dignement, même en travaillant à temps plein.

Lorsqu’il a annoncé cette augmentation, le ministre du Travail a expliqué qu’il lui fallait tenir compte aussi de la capacité de payer des petites et moyennes entreprises. Il faut « trouver un équilibre », avait-il répété.

D’autres facteurs entrent en ligne de compte dans la détermination du taux du salaire minimum, en plus de l’augmentation du pouvoir d’achat des travailleurs, comme le nombre de postes vacants, l’incitation au travail et le fait de ne pas encourager le décrochage scolaire, avait fait valoir le ministre Boulet.

En entrevue après la rencontre, Virginie Larivière, porte-parole du Collectif pour un Québec sans pauvreté, s’est dite convaincue qu’il existe une marge de manœuvre pour augmenter le salaire minimum de manière plus marquée.

Mais le ministre a déjà rappelé qu’il devait maintenir « l’équilibre ». Et le gouvernement Legault a déjà fait valoir qu’il avait fait parvenir des chèques à des millions de contribuables pour affronter la hausse des prix.

« Évidemment, l’émission de chèques pour pallier l’inflation, ce n’est clairement pas une solution qui vient aider ou qui vient changer quoi que ce soit dans la vie des personnes en situation de pauvreté », a rétorqué Mme Larivière.

Elle martèle le même message : 15,25 $ l’heure le 1er mai, « c’est insuffisant ».