Bof ! Plus du tiers des employés québécois (36 %) se disent peu ou pas préoccupés par le vol de données dans leur entreprise.
Un employé sur cinq est même convaincu qu’il ne peut pas être la cible au travail d’un cybercriminel.
Ces résultats ne sont peut-être pas étrangers à une autre constatation : dans une proportion similaire, 30 % des employés québécois indiquent qu’aucune formation en cybersécurité n’est prodiguée sur leur lieu de travail.
C’est ce que révèle une étude menée auprès de 1000 employés canadiens sur leur sensibilité à l’égard des enjeux de cybersécurité, réalisée par la firme Terranova Security et l’institut de sondage Ipsos.
Les employés québécois semblent manifester le même détachement – ou insouciance – à l’égard de la responsabilité de la protection des données de l’entreprise. Les trois quarts (76 %) d’entre eux pensent qu’elle incombe au service informatique.
Mais il s’agit peut-être d’une confusion ou d’une ambiguïté : 62 % estiment par ailleurs qu’ils jouent un rôle essentiel dans cette protection.
Confirmant ce lien, le rapport Global Risks Report 2022, publié par le Forum économique mondial, notait que les erreurs humaines sont à l’origine de 95 % des problèmes de cybersécurité.
Un intérêt pour de la formation
À l’échelle canadienne, 39 % des employés ont dit travailler dans une entreprise où la formation de sensibilisation à la cybersécurité est obligatoire.
Ce n’est pas faute d’intérêt : 87 % des répondants estiment que la formation à la cybersécurité est intéressante… que leur entreprise la propose ou non. Lorsqu’elle leur a été offerte, près des deux tiers des employés (64 %) ont commencé ou complété la formation.
Spécialisée en formation et sensibilisation à la cybersécurité, la firme Terranova Security conclut sans surprise que la formation et la sensibilisation à la cybersécurité sont négligées par de nombreuses entreprises québécoises, malgré la cybercriminalité en hausse et l’intérêt de leurs employés.
L’investissement dans l’éducation et l’instauration d’une culture de la cybersécurité constitue « une solide protection contre toute cybermenace », a rappelé Theo Zafirakos, responsable de la sécurité des systèmes d’information chez Terranova Security.
L’étude de Terranova Security est un des segments de l’enquête menée à l’été 2022 auprès de 4000 personnes âgées de 18 à 75 ans au Canada, aux États-Unis, en France, au Royaume-Uni et en Australie.
La France porte le bonnet d’âne pour la formation à la cybersécurité : 29 % de ses employés ont suivi et complété une telle formation en entreprise, alors que la proportion gravite entre 48 et 51 % dans les quatre autres pays.