Chaque semaine, La Presse présente conseils, anecdotes et réflexions pour leaders, entrepreneurs et gestionnaires.

Le mot

Corporate hackers

Changer le monde sans nécessairement changer d’emploi : voilà ce que propose la Jeune Chambre de commerce de Montréal (JCCM) et Fondaction avec leur programme de formation Génération d’impact. La première cohorte de 20 leaders émergents en poste dans les entreprises du Grand Montréal a commencé le programme en octobre et le terminera en avril 2023. Ateliers, conversations, panel d’échange, soirée focus group, les jeunes professionnels auront une trentaine d’heures ensemble pour redéfinir le succès dans le monde des affaires. « Il y a déjà un fort engouement pour les jeunes qui veulent générer de grands changements à l’intérieur de leurs organisations, explique au téléphone Cécile Martin, conseillère principale, affaires publiques, à la JCCM. Le programme transformera des intrapreneurs en corporate hackers. L’idée s’inspire des hackers informatiques qui trouvent les failles dans les systèmes d’une entreprise, mais dans le cas des corporate hackers, c’est pour l’améliorer. » La prochaine session aura lieu en 2023.

La tendance

Un leadership bienveillant

Comment cultiver un leadership bienveillant ? Comment accélérer l’application des critères ESG en entreprise ? Comment développer sa pensée hors cadre ? Voilà des thèmes qui seront abordés lors des ateliers du 26 octobre au premier rassemblement annuel de l’École des sciences de la gestion de l’Université du Québec à Montréal (ESG UQAM). « L’évènement Décadra, c’est pour montrer ce qu’on fait de mieux à l’ESG en finances, en consommation responsable, en équité, diversité, inclusion et en ressources humaines et psychologie du travail. On est vraiment solide comme école. Et les gens connaissent peu l’ESG », soutient au téléphone le professeur à l’ESG Jacques Forest, CRHA, qui animera un atelier collaboratif sur le leadership bienveillant. « Si tu donnes des circonstances à l’être humain lui permettant d’avoir ses vitamines d’autonomie, de compétence et d’affiliation, tu vas récolter bien-être et performance, explique le professeur, qui vient de publier le livre Libérez la motivation avec la théorie de l’autodétermination. Ce sur quoi on est fort à l’ESG, c’est la recherche en ressources humaines, entre autres, en psychologie du travail. Ce n’est pas juste des gens en poncho qui prennent des tisanes, c’est scientifique. La théorie de l’autodétermination est testée depuis plus de 50 ans par plusieurs centaines de chercheurs. » Pierre Fitzgibbon, ministre de l’Économie, de l’Innovation et de l’Énergie, Yves Lalumière, PDG de Tourisme Montréal et diplômé de l’ESG UQAM, et Michel Leblanc, président de la Chambre de commerce du Montréal métropolitain, participeront aux conversations.

La réflexion

Le travail de qualité comme pilier d’une meilleure société

C’est ce que propose le Centre de recherche interuniversitaire sur la mondialisation et le travail (CRIMT) et plus de 20 autres centres partenaires lors d’un colloque international qui aura lieu du 27 au 29 octobre à HEC Montréal. Un évènement bilingue et hybride où plus de 200 participants, chercheurs et praticiens d’horizons variés et de pays différents viendront discuter, débattre et exposer leurs recherches lors de forums et d’ateliers. Qu’est-ce qui rend le travail meilleur ou moins bon ? Et si l’inclusion était un levier d’amélioration du travail ? Quels sont les risques psychosociaux et de la qualité de vie au travail de l’hyperconnectivité ? Une grande partie des séances bénéficieront de l’interprétation simultanée sur place et à distance.

Le conseil

Tester les pires scénarios

PHOTO FOURNIE PAR LE CIRQUE DU SOLEIL

Jonathan Tétrault, associé directeur du bureau montréalais de Sagard

Dans cette période d’incertitude avec la guerre en Ukraine, la flambée des prix de l’énergie en Europe, le marché du crédit qui se resserre et l’inflation, Jonathan Tétrault, associé directeur du bureau montréalais de Sagard, suggère à ses clients entrepreneurs soutenus par le capital investissement cinq actions pour se préparer à survivre ou même à prospérer en ces temps économiques incertains. Il affirme que les dirigeants se rendront rapidement compte s’ils doivent jouer « l’attaque » ou la « défense » au cours des mois et années à venir. Il suggère, entre autres, d’évaluer clairement l’impact potentiel d’une récession sur son organisation, de faire des plans d’action, de tester les pires scénarios, de réévaluer les projets à court et à long terme, d’analyser ses compétiteurs et d’avoir le bon état d’esprit. « Les dirigeants qui réussissent doivent également avoir la capacité d’expliquer comment des décisions autrefois impensables permettront à l’entreprise de survivre et de prospérer pendant la récession, explique dans son article Jonathan Tétrault. Comprendre le “pourquoi ?” garde les employés engagés. Enfin, il est impératif de ne pas sous-estimer l’impact émotionnel sur l’équipe de direction et la politique potentielle qui peut résulter de la navigation dans un environnement stressant », conclut-il.

Source : Sagard

Le chiffre

12

Diriger des équipes en mode hybride, ce qu’on appelle aussi en mode distribué, peut mener rapidement au succès ou lentement à l’échec, révèlent les récentes études sur le sujet, affirme Mario Côté, consultant, conférencier et formateur chez Gestion conseil Mario Côté inc., dans un article vidéo publié dans Carrefour RH. Si les conditions de succès sont en place, explique-t-il, tout ira bien. Or, si les communications ne sont pas optimales, il n’est plus possible de faire de courts ajustements à n’importe quel moment comme à l’époque où tous les employés étaient ensemble au bureau, ce qui ralentit le processus de l’échec. « Savoir s’ajuster en fonction des circonstances et des besoins des individus, ça va demander au leader un haut niveau d’intelligence émotionnelle et d’agilité », dit-il. Le leadership situationnel pourrait être une option tout comme le leadership transformationnel. La taille des équipes doit aussi être revue. Selon les études, les équipes qui fonctionnent le mieux en mode hybride/distribué sont celles d’une douzaine de membres.