La production d’énergie solaire pourrait tripler au Québec si le projet proposé par l’entreprise STACE dans le cadre des appels d’offres en cours d’Hydro-Québec est sélectionné.

Le parc solaire de 32,4 mégawatts (MW) proposé par l’entreprise de Saint-Augustin-de-Desmaures, près de Québec, fait partie de la liste des soumissions jugées conformes dévoilée jeudi par la société d’État.

Il serait construit à Matane, dans le Bas-Saint-Laurent, « sur un site d’enfouissement autrement inutilisable », avec des panneaux solaires fabriqués au Québec, a indiqué l’entreprise dans un communiqué, vendredi.

STACE, pour Saint-Augustin Canada Électrique, est un fournisseur d’équipements électriques de grande puissance dans le secteur de la production d’énergie.

L’entreprise soutient que son projet démontrera que l’énergie solaire est « une avenue durable et viable » au Québec.

L’énergie solaire demeure nettement sous-utilisée au Québec alors que le taux d’ensoleillement est comparable à celui de nombreux pays utilisant cette technologie.

extrait du communiqué de STACE

Les nouveaux panneaux doubles-faces « font en sorte que la neige n’est nullement un obstacle à leur utilisation », ajoute l’entreprise, qui promet des « coûts compétitifs ».

Première au Québec

STACE pourrait devenir le tout premier fournisseur externe d’énergie solaire d’Hydro-Québec, avec son projet de parc solaire à Matane.

C’est d’ailleurs la première fois qu’un projet solaire est soumis à Hydro-Québec dans le cadre de ses appels d’offres.

Le réseau d’Hydro-Québec n’est alimenté à l’heure actuelle que par 10,3 MW d’énergie solaire, qui proviennent presque entièrement de ses deux centrales pilotes situées à Varennes et à La Prairie, mises en service en 2021 dans une perspective de recherche.

La société d’État a aussi installé un petit nombre de panneaux solaires à Lac-Mégantic, dans le cadre d’un projet-pilote de microréseau – il existe par ailleurs au Québec quelques parcs solaires privés qui ne sont pas reliés au réseau d’Hydro-Québec.

STACE souligne que son projet constituerait « une vitrine technologique exceptionnelle » pour la technologie qu’elle a développée en collaboration avec l’Université de Sherbrooke, qui permet d’installer des panneaux solaires sur des sols instables, comme un site d’enfouissement.

Un parc solaire utilisant cette innovation québécoise a récemment été complété en France, indique l’entreprise.

Décision d’ici le début de 2023

Les projets dévoilés jeudi par Hydro-Québec ont été soumis dans le cadre des deux appels d’offres lancés en décembre dernier pour l’achat de blocs d’électricité distincts : l’un de 300 MW de source éolienne uniquement et l’autre de 480 MW de n’importe quelle source renouvelable.

Il s’agit des premiers appels d’offres d’envergure depuis 2013 – deux appels d’offres particuliers ont eu lieu en 2015 et en 2020.

La société d’État a reçu 27 soumissions, dont trois ont été rejetées à l’ouverture.

Les 24 autres, qui totalisent 4205 MW, seront analysées au cours des prochains mois.

Hydro-Québec prévoit annoncer les projets retenus d’ici la fin de l’année ou au tout début de 2023 ; leur mise en service devra être complétée au plus tard le 1er décembre 2026.

En savoir plus
  • 37 248 MW
    puissance installée d’Hydro-Québec, excluant les réseaux autonomes et les fournisseurs externes
    source : Hydro-Québec