Chaque samedi, un de nos journalistes répond, en compagnie d’experts, à l’une de vos questions sur l’économie, les finances, les marchés, etc.

J’ai récemment lu un article dans La Presse dont le titre était “ Le FMI débloque 1 milliard de dollars pour soutenir l’Équateur ”. Qui fournit l’argent au FMI ? Cet argent rapporte-t-il des intérêts ? Comment les décisions d’avance de fonds sont-elles prises ?

Normand Boisjoly

Le Fonds monétaire international (FMI) est de ces organismes dont on entend régulièrement parler et qu’on a l’impression de connaître sans vraiment se poser de questions sur ses origines ou son mode de fonctionnement, dont ses sources de financement.

D’abord, le FMI a été créé en 1944 et son but premier est de promouvoir la coopération financière internationale. Il veut donc contribuer à la stabilité économique de ses membres.

« C’est une banque dont les actionnaires sont aussi les clients », synthétise Arthur Silve, professeur agrégé au département d’économie de l’Université Laval, qui précise que le mandat du FMI n’est pas de faire des placements qui rapporteraient des intérêts, bien que ça ne soit pas impossible.

Ce sont donc ses membres, 188 pays, qui le financent, mais tous ne participent pas à la même hauteur, bien évidemment. À son adhésion, le pays accepte de contribuer au fonds avec une part calculée selon la vitalité de son économie établie selon différents critères, dont le PIB.

Ces « quote-parts » représentent en fait la limite maximale des sommes que le pays membre s’engage à mettre à la disposition du FMI. Dans les faits, les contributions ne sont pas aussi imposantes.

L’engagement des pays est révisé tous les cinq ans, mais n’est pas modifié sans son accord. Les États-Unis ont l’engagement le plus important du FMI.

Il faut également comprendre que le FMI ne sollicitera pas la quote-part d’un pays en situation de vulnérabilité économique. On ne se retrouvera donc pas dans cette situation absurde où un État bénéficierait de l’aide du FMI qu’il a lui-même financée, même en très petite partie, ou qui serait financée par un pays dans une situation économique semblable.

La logique de fonctionnement du FMI peut donc se résumer ainsi : quand l’économie d’un pays est vigoureuse, il contribue, lorsqu’un pays est dans le besoin, il récolte. De même, tous les prêts du FMI ne sont pas égaux, les conditions dépendent de la situation du bénéficiaire.

Il faut aussi savoir que le FMI peut faire des emprunts auprès de ses pays membres et qu’il dispose d’un imposant stock d’or qui provient de sa fondation au moment où les pays qui adhéraient au groupe devaient verser le quart de leur dotation initiale en or.

Finalement, le FMI a un conseil d’administration et un conseil des gouverneurs constitué de représentants de chacun des pays membres.

Dans les faits, explique le professeur Silve, ces gouverneurs cèdent leur pouvoir décisionnel au C.A. qui prend les décisions du FMI, comme celle d’attribuer 1 milliard de dollars à l’Équateur à laquelle vous faites référence.

Consultez notre section « Démystifier l’économie »