Désertés par les touristes québécois à cause de la pandémie, les aéroports de Plattsburgh et de Burlington n’ont pas tardé à revoir les plaques d’immatriculation « Je me souviens » depuis la levée des restrictions à la frontière canado-américaine. Les deux endroits s’attendent à renouer rapidement avec leur statut d’antan auprès des voyageurs d’ici.

Un aller-retour vers la Floride pour environ 175 $ US ou ailleurs aux États-Unis pour quelques centaines de dollars ; l’option de rouler une centaine de kilomètres afin de s’envoler au sud de la frontière semble déjà redevenir alléchante.

« On voit beaucoup de plaques d’immatriculation québécoises, affirme Kristy Kennedy, porte-parole de l’aéroport de Plattsburgh. Les compagnies aériennes ont constaté une hausse des achats de billets. Il y a moins de méfiance que ce à quoi nous nous attendions. »

Depuis le 1er avril dernier, l’obligation de présenter un test de dépistage négatif à la COVID-19 a été levée à la frontière terrestre entre le Canada et les États-Unis.

Justin Bordeleau, copropriétaire et vice-président de Voyages Arc-en-ciel, conseille cependant à ces voyageurs de bien vérifier la législation dans les pays où ils atterriront afin d’éviter les mauvaises surprises.

On sait qu’il y a certains voyageurs, principalement des gens qui ne sont pas adéquatement vaccinés, qui privilégient les départs des États-Unis, parce qu’ils ne sont pas en mesure d’embarquer dans un avion au Canada.

Justin Bordeleau, copropriétaire et vice-président de Voyages Arc-en-ciel

Avant la pandémie, les touristes canadiens achetaient 80 % des billets offerts à Plattsburgh, selon Mme Kennedy. Elle s’attend à voir l’aéroport renouer avec ce seuil dès l’an prochain, même si le prix de l’essence pourrait décourager certains touristes.

Depuis l’endroit, Allegiant dessert la Floride et United Airlines offre des vols vers l’aéroport international de Washington. Un troisième transporteur, dont l’identité n’a pas encore été révélée, doit bientôt s’établir à Plattsburgh, selon sa porte-parole, ce qui devrait bonifier l’offre.

Renouer avec le Québec

L’aéroport de Burlington est moins tributaire de la clientèle étrangère. Malgré tout, celle de l’extérieur représentait environ 25 % du volume prépandémique de 1,4 million de voyageurs enregistré en 2019, explique Nic Longo, directeur des installations.

Nous sommes actuellement à 80 % de ce qui était observé avant la crise sanitaire. Pour les Canadiens, on vient de franchir la barre des 10 %. On se rapproche lentement de notre cible d’antan.

Nic Longo, directeur des installations de l’aéroport de Plattsburgh

Burlington accueillera également un nouveau transporteur – Sun Country Airlines, compagnie à bas coûts – le mois prochain.

Pour reconquérir les clients d’ici, l’aéroport a relancé son offensive publicitaire en français diffusée notamment sur les ondes de la station radiophonique 98,5 FM, propriété de Cogeco. M. Longo ajoute que l’aéroport a aussi décidé de ne pas toucher au tarif quotidien (12 $ US) pour le stationnement.

« Nos frais aéroportuaires n’ont pas changé, affirme-t-il. Nous voulons vraiment accueillir de nouveau nos voisins du Nord. »

Plattsburgh et Burlington ne se considèrent pas comme des concurrents aux aéroports québécois. Ils estiment représenter une option de rechange pour les voyageurs à la recherche de vols à bas prix aux États-Unis. M. Longo estime que Montréal-Trudeau est une « formidable plateforme internationale » avec des destinations internationales qu’on ne retrouve pas de l’autre côté de la frontière.