Un membre de la haute direction de Nuvei profite du rebond en Bourse du fournisseur montréalais de solutions de paiement électronique pour vendre pour plus de 4 millions de dollars d’actions.

Le chef de l’exploitation pour l’Amérique du Nord, Ed Garcia, a vendu le 18 mars un total de 50 000 actions. L’opération est dévoilée dans un document déposé en milieu de semaine auprès des autorités boursières.

La transaction survient alors que Nuvei tiendra lundi à New York sa toute première journée pour les investisseurs. La direction entend notamment préciser certaines informations et présenter un survol des occasions à saisir.

Dans une note publiée ce mois-ci, l’analyste James Fotheringham, de la BMO, souligne que le prochain catalyseur pour le titre est cette journée des investisseurs prévue lundi.

Rebond en Bourse

Nuvei a fait l’objet d’une attaque d’un vendeur à découvert au début du mois de décembre. L’auteur du rapport négatif contestait notamment les antécédents des dirigeants, la croissance organique et certaines informations financières. Après avoir touché un sommet de 180 $ à la Bourse de Toronto en septembre dernier, l’action s’était repliée à 120 $ avant la publication du document pessimiste rédigé par la firme Spruce Point Capital. Le titre de Nuvei a par la suite glissé jusqu’à 54 $.

Le rebond observé depuis le début du mois fait de Nuvei un des titres québécois les plus performants au Québec en mars. L’action de Nuvei est en hausse de 30 % depuis le début du mois et a clôturé la semaine à 89,28 $ à Toronto.

La poussée boursière actuelle a débuté avec la publication le 8 mars d’une performance de fin d’exercice supérieure aux prévisions. En marge des résultats, la direction de Nuvei a notamment annoncé le lancement d’un programme de rachat d’actions pour les 12 prochains mois visant jusqu’à 10 % du « flottant ».

Selon James Fotheringham, les résultats de fin d’exercice, les perspectives encourageantes ainsi que la divulgation accrue d’informations par les dirigeants sont tous des éléments qui laissent croire que les allégations du vendeur à découvert étaient « sans substance et insipides ».

Dans sa plus récente analyse, son confrère Paul Treiber, chez RBC, soutient de son côté que la performance trimestrielle dévoilée par Nuvei il y a deux semaines « valide » l’élan de l’entreprise ainsi que ses avantages concurrentiels.

« L’évaluation du titre est déconnectée de la croissance organique enregistrée par l’entreprise », affirme-t-il dans une note envoyée à ses clients plus tôt ce mois-ci. « L’escompte appliqué sur le titre par rapport aux comparables se rétrécira avec le temps au fur et à mesure que la direction divulguera de nouvelles informations qui mettront en évidence les avantages concurrentiels et démontreront que la croissance des activités est soutenable. »

Nuvei fait presque l’unanimité chez les analystes. Douze des quatorze analystes qui suivent le titre en recommandent l’achat.

Ed Garcia n’a pas répondu aux messages laissés par La Presse. Par leur statut, les initiés (dirigeants, administrateurs et importants actionnaires) sont tenus de révéler leurs transactions aux autorités réglementaires.