La seule mine de diamants au Québec s’est remise à faire de l’argent après avoir connu des difficultés financières qui ont mené à sa restructuration de son capital-actions à l’automne 2019.

Autrefois société cotée, Stornoway a été privatisée en novembre 2019 quand Redevances Aurifères Osisko et les créanciers garantis ont converti leurs créances en actions de la nouvelle société détentrice de la mine Renard. Les petits actionnaires ont beaucoup souffert dans le processus. Stornoway traînait des dettes de 300 millions. La construction de la mine avait coûté 1 milliard.

Le 1er novembre 2019, Osisko est ainsi devenue détentrice de 35,1 % des actions de 11272420 Canada, société par actions de Longueuil détenant par le truchement d’une filiale 100 % de Renard. Les autres propriétaires sont Investissement Québec, la Caisse de dépôt et Triple Flag Mining.

Plus grande aurifère québécoise, Osisko a été créée en 2014. Elle possède 160 redevances et flux de métaux dans les Amériques.

La société ayant son siège social à Montréal détient un flux diamantifère de 9,6 % sur la production à Renard. Exceptionnellement, Osisko a accepté de réinvestir dans la société propriétaire de la mine les produits issus du flux jusqu’en avril prochain.

La publication récente de la notice annuelle de Redevances Aurifères Osisko donne des nouvelles de la mine située à 350 km au nord de Chibougamau.

Sous la nouvelle administration, Stornoway a mis l’accent sur la réduction de coûts. La mine a cessé son exploitation d’avril à septembre 2020, en raison de la COVID-19 et du faible prix de vente des diamants.

Sur l’ensemble de 2021, elle a extrait et vendu 1,84 million de carats à un prix moyen de 94 $ US le carat, « une amélioration importante par rapport aux niveaux de prix antérieurs à la pandémie, [et] la tendance à la hausse continue », souligne Osisko.

En février, la dernière vente avait un prix moyen de 170 $ US (environ 222 CAN) le carat.

Une amélioration du prix mondial du diamant était attendue après 2020 à la suite de la fermeture de la mine Argyle de Rio Tinto en Australie, qui a longtemps été la plus importante du monde.

« Les réductions de coûts de Stornoway, associées au renforcement des prix des diamants, ont permis à Renard de générer des liquidités positives », se réjouit la société dans le document déposé auprès des autorités boursières. Renard n’a pas eu à piger davantage d’argent sur sa facilité de crédit en 2021. Elle a même pu rembourser la moitié de ce qu’elle devait à Osisko, environ 3,9 millions CAN.

Financement de 315 millions

Par ailleurs, Osisko a bouclé jeudi un financement de 250 millions US (315 millions CAN) par voie de prise ferme auprès de Eight Capital et RBC Marchés des capitaux. Ceux-ci se sont engagés à acquérir à un prix de 13,45 $ US (16,94 CAN) 18 600 000 actions ordinaires d’Osisko. Les preneurs fermes ont la possibilité d’ajouter jusqu’à 2,79 millions d’actions supplémentaires au même prix.

Le prix de l’action perdait plus de 7 % vendredi, à 16,54 $ à Toronto.

En parallèle à l’annonce du financement, Osisko divulguait l’achat d’un flux argentifère à la mine CSA en Nouvelle-Galles-du-Sud, en Australie, au coût de 90 millions US (113,35 millions CAN). Cet argent servira à financer une partie de l’achat de la mine CSA par un tiers. Simultanément, la société québécoise investit 15 millions US (19 millions CAN) dans le capital de cette société qui acquiert la mine CSA, en exploitation depuis 1960.

CSA produit annuellement environ 430 000 onces d’argent et 51 000 tonnes de cuivre. Elle a une durée de vie estimée à 15 ans. L’ensemble de ses réserves et ressources totalisent environ 11 000 000 d’onces d’argent et 875 000 tonnes de cuivre.

CSA compte sur une longue durée de vie, un excellent historique de remplacement des réserves minérales et un potentiel de croissance important.

Sandeep Singh, président et chef de la direction de Redevances Aurifères Osisko

En vertu de ce flux, Osisko recevra 100 % des ventes d’argent, approximativement 10 millions US (12,6 millions CAN) par an, en échange d’un paiement de 4 % du prix de l’once d’argent, soit environ 500 000 $ US (630 000 CAN) annuellement, en fonction d’un prix de 25 $ US (31,50 CAN) l’once.

Osisko a aussi obtenu l’option d’investir jusqu’à 100 millions US (126 millions CAN) en échange d’un flux sur la production de cuivre de la mine. Les termes restent à être définis. Osisko a aussi un droit de premier refus sur les prochains flux ou redevances rattachés à l’une ou l’autre des propriétés appartenant à l’entité qui porte pour le moment le nom de Metal Acquisitions Corp.

Un appel placé vendredi chez Osisko n’a pas eu immédiatement de suite.

En savoir plus
  • 5 %
    Redevance que détient Osisko sur la mine Canadian Malartic en Abitibi, plus grosse mine d’or au Canada