Chaque semaine, La Presse présente conseils, anecdotes et réflexions pour leaders, entrepreneurs et gestionnaires.

Notre invité cette semaine, Maxime Boissonneault, directeur général, Ville de Dunham.

Depuis le début de la pandémie, quels ont été vos meilleurs trucs pour assurer la cohésion et la motivation des troupes afin qu’elles servent bien la population de Dunham ?

« Le premier truc, fort simple, mais qu’on oublie souvent est de prendre le temps de prendre le temps. La pandémie a fait en sorte que plusieurs éléments se sont bousculés rapidement : passer du travail au bureau au télétravail, la présence de la technologie au quotidien pour faciliter les communications… Et il n’y a pas eu de temps pour faciliter la transition. Comme gestionnaire, savoir prendre le temps en fonction des besoins, être attentif aux particularités et aux difficultés rencontrées et être à l’écoute pour permettre à tous de s’exprimer a été, et est encore, essentiel. Outre ce premier truc, il faut communiquer, communiquer et communiquer. Que ce soit par les plateformes de vidéoconférences, par courriel, par téléphone, il faut savoir partager, d’une autre façon, tout ce qui touche au quotidien de chacun pour assurer une cohésion et la motivation. Finalement, un élément important est de savoir prendre soin de soi pour arriver à servir les citoyens. »

À quel point, dans une organisation, un mélange de générations est-il profitable ? Est-ce que les baby-boomers sont des freins à la modernisation, ou plutôt un moteur en raison de leurs connaissances et de leur sagesse ?

« Le contexte du manque de main-d’œuvre fait en sorte que nos milieux de travail regroupent de plus en plus d’équipes multigénérationnelles. Des gens souhaitent avoir un impact concret et rapide alors que d’autres se rallient davantage à une mission clairement définie. Les baby-boomers aiment davantage connaître les paramètres de leur travail et éviter l’ambivalence. En partant de ce constat, le rôle du gestionnaire est de mettre à profit les intérêts et les forces de chacune des générations en ralliant tous ces gens vers un même but : la collaboration. Il doit faire en sorte que les baby-boomers puissent agir comme un levier en les impliquant étroitement dans la mise en place des nouveaux paramètres de modernisation de l’organisation. Ces derniers sont un atout indéniable pour accélérer la modernisation d’une organisation en évitant à toute l’équipe de reproduire, par exemple, certaines erreurs du passé. Il est important que chaque personne, peu importe sa génération, se sente valorisée et reconnue comme un apport important dans l’organisation. »

Croyez-vous aux applications de bien-être, d’appui en santé mentale et de télémédecine, alors que les problèmes de santé mentale sont en forte croissance depuis deux ans et que les ressources sont difficilement accessibles ?

« Actuellement, tous les apports en matière de santé mentale, les différentes applications, les programmes d’aide aux employés, la télémédecine ont probablement un impact favorable afin de briser l’isolement. Toutefois, on ressent davantage dans nos organisations un besoin de bienveillance les uns envers les autres. Nous sommes dans une période d’adaptation constante où l’innovation doit également être au rendez-vous pour resserrer le filet de sécurité sociale auprès de chacun, continuer d’assurer une présence rassurante tout en étant à l’écoute des besoins. Nous avons tous besoin de cette personne qui cherche à nous comprendre et qui nous écoute. Nous devons faire en sorte que nos organisations mettent de l’avant la communication afin de briser l’isolement, diminuer la distance psychologique, sécuriser, soutenir le sentiment d’appartenance et renforcer les liens. »

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LE GESTE

Tout pour les démunis

PHOTO YAN DOUBLET, LE SOLEIL

Frédéric, Élizabeth, Sebastien, Katarina et Guillaume jr, de Pizza Salvatoré

Pizza Salvatoré (41 restaurants au Québec) donne ce mardi une belle tape dans le dos à ses 1500 employés. La direction, composée de cinq sœurs et frères, a décidé de remettre l’entièreté de ses ventes de pizza de ce mardi. La moitié sera versée en boni aux employés et l’autre moitié sera remise à des organismes communautaires sous forme de pizzas gratuites. « Chaque gestionnaire a choisi un organisme de sa localité, explique la responsable des communications, Élisabeth Abbatiello. Parallèlement, on remercie des gens qui font un travail merveilleux. » L’entreprise estime qu’elle engrangera entre 175 000 $ et 200 000 $. « Concrètement, ce sont 200 000 $ qui sortiront de notre compte, mais c’est bénéfique à long terme. On recrute massivement, car on ouvre depuis un an un restaurant toutes les deux semaines. Cette journée de remerciements est sans doute un plus pour la rétention des employés. »

LA CITATION

J’ai cherché partout des jeunes, au Canada, en Europe. On n’a pas de neige chez nous, donc il faut que ce soit forcément les enfants de la diaspora qui viennent représenter Haïti. C’est un rêve.

Jean-Pierre Roy, fondateur de la Fédération haïtienne de ski, qui participe aux Jeux olympiques d’hiver de Pékin, grâce au skieur alpin Richardson Viano

(Source : Documentaire L’or blanc pour Haïti, à Radio-Canada)

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LE CHIFFRE

49 %

C’est la proportion de cadres supérieurs au Canada qui prévoient embaucher dans le premier trimestre de 2022. Cette proportion était de 45 %, il y a six mois. « Les professionnels qualifiés ont actuellement accès à plus de possibilités en matière de débouchés et de pouvoir dans le processus d’embauche que jamais auparavant », dit David King, premier directeur général canadien de Robert Half, dans un communiqué. « Pour attirer et retenir les meilleurs talents, les employeurs doivent promouvoir activement ce qui fait de leur entreprise un endroit où il fait bon travailler. Cela se traduit notamment par une offre de régimes complets de rémunération et d’avantages sociaux, ainsi que la flexibilité liée au télétravail. »

LA MÉTHODE

En moins d’une journée

Parce qu’elle s’est fixé comme but d’embaucher 100 000 personnes d’ici à l’été prochain, The Home Depot aux États-Unis promet de répondre très rapidement aux personnes qui postulent pour des postes à temps plein et à temps partiel. Une fois leur CV envoyé, celles-ci auront une réponse et, pour les heureux élus, une offre en moins d’une journée plutôt que cinq. Cette rapidité de réponse est notamment possible grâce à des logiciels faisant appel à l’intelligence artificielle qui permettent aux entreprises de communiquer rapidement et efficacement, selon Inc.com.

(Source : Inc.com)

DIVERSITÉ

Pas à pas

Les deux tiers des Canadiens noirs estiment que leur employeur a fait des gestes concrets sur les plans de l’inclusivité et de l’équité dans la dernière année, selon une étude de KPMG. À leurs yeux, les directions comprendraient mieux les obstacles systémiques auxquels ils font face. Un sur trois juge que ses chances de promotion se sont améliorées. Et trois sur quatre disent se sentir aussi appréciés et respectés que leurs autres collègues. « Mais il reste encore beaucoup à faire, dit Rob Davis, chef, diversité, équité et inclusion, et président du conseil d’administration de KPMG au Canada, dans un communiqué. Si plus des deux tiers disent que leur employeur avait fait des progrès pour devenir plus inclusif et plus équitable envers les employés noirs, à peine un tiers juge ces progrès satisfaisants. […] Beaucoup craignent que l’apaisement relatif actuel ne soit pas tant dû à l’évolution des perceptions et à une meilleure compréhension qu’au fait que de nombreux Canadiens ont travaillé de façon virtuelle au cours des 18 derniers mois et ils s’inquiètent de ce qui se passera lorsqu’ils retourneront au bureau. »