Plusieurs enseignes de restaurants réunies dans la même cuisine. Ce concept, connu sous le nom de « cuisine fantôme » ou restaurant virtuel, fera bientôt son entrée dans deux magasins Walmart du Québec. De son côté, Groupe St-Hubert se lance également dans un projet similaire.

Sous le nom de MALGAM, La Centrale Bouffe, chaîne de restaurants reconnus pour son poulet rôti, partagera un espace de cuisine avec Harvey’s, New York Fries et deux autres enseignes, a appris La Presse.

Ainsi, pour sa part, Walmart a conclu un partenariat avec Ghost Kitchen Brand (GKB), une entreprise fondée en 2017 qui fait affaire avec plusieurs enseignes en restauration et qui les réunit dans un même espace pour préparer la nourriture. Une façon de faire qui permet de réduire les coûts. C’est la première fois que l’entreprise s’associe avec un détaillant grande surface, a-t-on indiqué dans le communiqué annonçant le projet. Pour offrir une plus grande diversité alimentaire à ses clients, Walmart a donc décidé d’aménager dans certains de ses magasins une cuisine qui servira à accueillir des marques partenaires de GKB, telles que Quiznos, The Cheesecake Factory Bakery, Slush Puppie, Monster Cupcakes, Beyond Meat, Amaya Indian Street Food, Taco del Mar, Crêpe Delicious, Nescafé, Tazo, Red Bull et Ben & Jerry’s.

En magasin, les clients de Walmart pourront faire leurs emplettes et commander un repas à emporter à l’aide d’écrans tactiles.

PHOTO FOURNIE PAR WALMART CANADA

En magasin, les clients de Walmart pourront faire leurs emplettes et commander un repas à emporter à l’aide d’écrans tactiles.

Ceux-ci seront préparés sur place. Les clients ne pourront toutefois pas déguster leurs plats sur place. Walmart n’installera pas de tables ni de chaises. Il sera aussi possible de se faire livrer sa nourriture à la maison. Ce sont des plateformes de livraison comme UberEats qui assumeront cette portion. Pour le moment, seul le magasin de St. Catharines, en Ontario, a commencé à préparer des repas. Au cours des prochains mois, d’autres Walmart suivront, notamment au Québec : ceux de Saint-Constant et de Lachenaie. Aucune date précise n’a toutefois été donnée. Le choix de restaurants sera-t-il différent dans la Belle Province ? « Pour le moment, nous avons l’intention d’offrir le même choix de marques de restaurants dans le marché québécois qu’ailleurs, a répondu par courriel Susi Graf, directrice du marketing de GKF. Mais nous en ajoutons constamment de nouvelles. »

« Nous croyons en la stratégie et la vision de Ghost Kitchen, et nous sommes très heureux d’être le premier détaillant à faire équipe avec Ghost Kitchen, a indiqué a pour sa part Sam Hamam, directeur principal de licence chez Walmart Canada, dans un communiqué. Nous sommes toujours à la recherche des moyens d’améliorer notre expérience d’achat à la clientèle avec un meilleur accès à des produits, services et marques abordables. »

St-Hubert aussi

De son côté, St-Hubert développe aussi son concept de restaurant virtuel sous le nom de MALGAM, La Centrale Bouffe. « Le Groupe St-Hubert, qui est responsable pour le développement des marques de sa maison mère RECIPE pour le Québec telles que Harvey’s et New York Fries, intégrera ces trois marques et accueillera aussi des marques de nouveaux partenaires dans ce projet unique au Québec », a confirmé Josée Vaillancourt, directrice des communications pour le Groupe St-Hubert.

L’idée n’est pas de fermer des succursales St-Hubert Express, mais d’aménager un comptoir de plats à emporter dans des endroits où la chaîne n’est pas présente et d’offrir une plus grande diversité de menus pour une même commande, nous a-t-on expliqué. St-Hubert ne cache pas non plus que cette façon de faire permet de réduire les coûts. L’entreprise devrait dévoiler sous peu plus de détails sur ce nouveau concept.

Rappelons que l’idée de cuisine fantôme avait également été présentée lors de l’assemblée générale annuelle de l’Association Restauration Québec (ARQ), en novembre, comme étant une piste de solution pour les établissements qui souffrent de la fermeture des salles à manger et qui tentent de diversifier leur offre en limitant les coûts.

« Le concept permet de maximiser les pieds carrés, nécessite moins de personnel et permet de rejoindre les clients lors d’un autre moment de consommation (selon le type de repas préparés, déjeuners ou poulet rôti) », pouvait-on lire dans l’enquête réalisée par la firme Lanla – dont les conclusions ont été présentées lors de l’assemblée – sur les consommateurs et la restauration en temps de COVID-19.