Au moment où le taux d’inoccupation des logements locatifs monte en flèche à Montréal, l’homme d’affaires Maurice Benisti, propriétaire des vêtements Point Zero, va faire bâtir une tour résidentielle de 25 étages au centre-ville.

D’un coût de construction de 41 millions, le projet prévoit 278 logements locatifs au 980, rue Saint-Antoine Ouest.

« Pour le moment, c’est une période difficile, mais quand le vaccin [sera donné], le monde va revenir travailler au centre-ville, les étudiants du monde entier vont venir étudier dans nos universités. Le monde peut shaker, mais il ne peut pas tomber », dit en entrevue Maurice Benisti, président de Groupe Benisti.

Le 20 janvier, la Corporation des propriétaires immobiliers du Québec (CORPIQ) dévoilait que le taux d’inoccupation des logements à Montréal a bondi à 6 % chez ses membres propriétaires. La Société canadienne d’hypothèques et de logement (SCHL) doit dévoiler son rapport fort attendu sur les logements locatifs le 28 janvier.

Outre des logements, l’actif comprendra 3 locaux commerciaux au rez-de-chaussée, 109 cases de stationnement souterrain et 104 supports à vélo. « Notre vision est de repositionner le quartier en y amenant de la restauration, précise son fils Olivier, dans un entretien. Nous sommes en contact avec des entreprises américaines pour faire des partenariats, de gros noms. »

ILLUSTRATION FOURNIE PAR POINT ZERO

La tour résidentielle comptera 25 étages.

Avant d’ériger leur tour, les Benisti ont obtenu la permission de l’arrondissement de démolir l’ancien édifice de la Canadian Fairbanks Morse Company, qui fabriquait des moulins industriels aux XIXe et XXe siècles. Il a été construit en 1935 par les architectes T. Pringle & Son, rapporte le site memento d’Héritage Montréal.

Le Comité d’étude des demandes de démolition (CEDD) de l’arrondissement de Ville-Marie s’est penché sur le dossier du 980, rue Saint-Antoine Ouest lors de sa séance du 7 octobre 2020, indique l’arrondissement. Le CEDD a résolu, à l’unanimité, d’autoriser la démolition du bâtiment à certaines conditions.

Le projet de remplacement autorisé prévoit la conservation d’une partie de la structure de l’immeuble et la reconstruction des façades des rues Saint-Antoine Ouest et Sainte-Cécile. Ces façades seront reconstruites en briques d’argile reprenant les caractéristiques de celles d’origine. « Des expertises ainsi que des tests en laboratoire déposés lors de l’analyse du dossier ont démontré que la brique d’origine n’était pas récupérable », soutient l’arrondissement.

Les 17 et 18 décembre dernier, Ville-Marie a délivré un certificat de démolition et un permis de construction. « On commence la démolition le 1er mai, précise Maurice Benisti. On est très confiants que, par le temps où ce sera fini, il va y avoir du monde [au centre-ville]. Ça va reprendre, ce n’est pas la fin du monde », dit-il, résolument optimiste. La construction va s’étirer sur 28 mois.

L’immeuble, dit-il, sera dans la même veine que sa tour au 400, René-Lévesque Ouest. « C’est le même ADN, comme un frère et une sœur », dit Olivier. Le nom n’est pas encore choisi. « Il y aura un parc au huitième étage où les gens pourront promener leur chien ». Et au dernier étage, il y aura une piscine extérieure et un skylounge.

Les loyers mensuels exigés au 980, Saint-Antoine Ouest seront dans les mêmes eaux qu’au 400, René-Lévesque Ouest. Sur le site internet de la tour du 400, René-Lévesque, à la mi-janvier, on annonçait un appartement d’une chambre pour 2000 $ par mois et jusqu’à 3750 $ pour un autre de deux chambres, comprenant chauffage et climatisation, notamment. « C’est du luxe, mais à loyer », dit Maurice Benisti.

Depuis 20 ans, le Groupe Benisti dit avoir acquis et développé plus de 1,5 million de pieds carrés de locaux au centre-ville de Montréal et à l’étranger. Il est aussi propriétaire de l’ancien immeuble The Gazette, également rue Saint-Antoine Ouest.