Deux entreprises s’associent afin de créer une agence de commercialisation de jeux vidéo

Après leur acquisition par la société dublinoise Keywords Studios, en 2017 et 2018, les studios québécois de marketing et de commercialisation de jeux vidéo Fire Without Smoke Montréal et Sunny Side Up Creative s’unissent. Louis-Étienne Beaupré, chef de studio de Sunny, est désormais le directeur général de la nouvelle entité KWM. Et celui de Fire, Carsten Myhill, devient directeur du développement stratégique.

« Cette union nous permet d’augmenter notre force de production, notre capacité créative et d’offrir plus d’expertises, juge Louis-Étienne Beaupré. On a une force de frappe doublée. »

Regroupant en tout 40 employés, les deux bureaux, à Montréal et à Québec, resteront ouverts. « C’est unique, ce qu’on fait, dit le DG. On a des postes très techniques, car il faut être capables d’aller dans les moteurs de jeux, et plus traditionnels en pub (directeur de création, chargé de projet, concepteur-rédacteur). Notre plateau de tournage est dans le jeu. »

Les bandes-annonces de Gotham Knights et Assassin’s Creed Valhalla, par exemple, sont signées respectivement par Sunny et Fire. « En tant que geek, je trouve ça très motivant de travailler sur les plus grandes marques de l’industrie, admet Louis-Étienne Beaupré. Ce qu’on fait est très pointu. Développer un jeu est une chose, et créer une campagne en est une autre. Par exemple, il n’y a pas beaucoup de monteurs dans un studio de jeux. C’est un métier, monter et raconter une histoire. »

Outre les bandes-annonces, destinées bien souvent au web, KWM conçoit des affiches et des messages télé. « On reçoit chaque fois les jeux très tôt dans le processus, explique Louis-Étienne Beaupré. On se compare souvent au cinéma. On choisit des extraits. Il faut bâtir une histoire. Là où c’est différent, c’est qu’un jeu équivaut à des centaines d’heures de contenus, donc l’exploration est un monde en soi. »

Il n’y aurait qu’une douzaine de studios comme KWM dans le monde, selon M. Beaupré. Et ce, dans un marché en croissance où le Québec est un des maîtres d’œuvre (en jeux vidéo). « Notre domaine est à développer encore, admet-il. Le marché est niché, mais il y a de plus en plus de studios et d’offres. »

D’ici un an, KWM compte avoir 50 employés et, d’ici trois ans, ouvrir des studios ailleurs au Canada. « Comme à Vancouver, où il y a des studios importants, dit Louis-Étienne Beaupré. On croit que notre chiffre d’affaires pourra augmenter de 20 % d’ici les prochaines années. »

Où trouver la main-d’œuvre dans une telle industrie ? « Il n’y a pas d’école où enseigner ce qu’on fait, répond Louis-Étienne Beaupré. On doit former nos employés de A à Z. On va les chercher un peu partout, dans les écoles de cinéma, de technique de motion graphics, en pub… C’est une combinaison d’intérêts uniques. »