La hausse des prix au supermarché et sur le menu des restaurants frappe l’imagination, à un point tel que 89,8 % des Canadiens affirment que ceux-ci augmentent plus vite que leur salaire, selon un sondage réalisé par l’Université Dalhousie, dont les résultats sont publiés jeudi.

« En trois ans, il s’agit du pourcentage le plus élevé de Canadiens qui croient que le prix des aliments augmente plus rapidement que leur revenu », indique-t-on.

« C’est sûr qu’il y a beaucoup de gens qui pensent qu’ils ont moins les moyens de payer ce qu’ils voient à l’épicerie. Ce n’est pas surprenant », a affirmé pour sa part Sylvain Charlebois, directeur principal au laboratoire de sciences analytiques en agroalimentaires de l’Université Dalhousie, au cours d’un entretien téléphonique avec La Presse.

La semaine dernière, le Rapport annuel des prix alimentaires 2022 prédisait que le coût global des aliments augmenterait de 5 % à 7 % au pays. Une famille composée de quatre personnes pourrait dépenser jusqu’à 966 $ de plus que cette année pour pouvoir manger. Les amateurs de yogourts et de fromages ainsi que ceux qui affectionnent les repas au restaurant comptent parmi ceux dont le budget sera le plus touché.

Selon le document, réalisé par quatre universités canadiennes, l’augmentation anticipée pour les produits laitiers et la facture au restaurant se situe entre 6 % et 8 %. Ces deux catégories devraient connaître la plus forte hausse.

Ainsi, pour contrer cette hausse de prix sur leur budget, les consommateurs modifieront leurs comportements, selon les données recueillies dans le sondage. « On va consulter les cahiers publicitaires, on va utiliser des coupons, il y a beaucoup d’habitudes que les gens ont l’intention d’adopter, tout simplement pour épargner de l’argent, explique M. Charlebois. L’aspect financier influe beaucoup sur le comportement des consommateurs à l’épicerie. »

Ainsi, près de 63 % ont l’intention de revoir leurs habitudes notamment en utilisant les coupons rabais (52 %). Mauvaises nouvelles pour les restaurateurs, près de la moitié des gens interrogés (51,7 %) veulent éviter d’aller manger à l’extérieur. « [Avec l’augmentation des prix], ça va probablement amoindrir notre enthousiasme pour sortir, souligne Sylvain Charlebois. On ne va pas arrêter de sortir, mais j’ai l’impression qu’on va sortir un peu moins souvent. On va se passer d’un dessert peut-être ou d’une bonne bouteille de vin. »

Lisez « Hausse importante du prix des aliments en 2022 »